La cyber-escroquerie progresse en Algérie : lancement d’une campagne de sensibilisation

La cyber-escroquerie est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur en Algérie.

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Cyber-escroquerie
La cyber-escroquerie progresse en Algérie : lancement une campagne de sensibilisation. Crédit : Canva | Econostrum.info - Algérie

La cyber-escroquerie prend de l’ampleur en Algérie, poussant les autorités à intensifier les campagnes de prévention. Le ministère de la Poste et des Télécommunications a lancé une campagne nationale visant à sensibiliser les citoyens aux risques d’escroquerie numérique.

L’objectif est d’expliquer les méthodes utilisées par les fraudeurs, fournir des moyens pour s’en prémunir, et inciter au signalement des délits numériques. Avec le slogan « Ne partagez pas vos informations personnelles sur Internet », les responsables espèrent éveiller les consciences.

Le ministre Sid Ali Zerrouki insiste : « redoubler d’efforts pour protéger les citoyens, notamment les catégories vulnérables, face à la recrudescence du phénomène de l’escroquerie en ligne et à l’augmentation du nombre de victimes, souvent piégées par des escrocs profitant du manque de vigilance chez les internautes ».

La cyber-escroquerie, un phénomène aux multiples visages

Une affaire récente à Sétif a mis en lumière l’ampleur du problème : un réseau de cyber-escroquerie opérant à travers plus de 100 pages en ligne a fait 1 500 victimes. Les escrocs proposaient des produits à prix attractifs, avec des facilités de paiement. En réalité, ces offres masquaient une vaste opération frauduleuse, facilitée par l’usage de puces téléphoniques enregistrées sous de fausses identités. Le préjudice est estimé à plus de 33 milliards de centimes. Les victimes, souvent crédules, communiquaient des copies de leur carte Eddahabia et leurs codes d’accès, permettant ainsi le détournement des fonds vers des comptes contrôlés par les fraudeurs.

D’autres cas similaires de cyber-escroquerie ont été recensés par la Gendarmerie nationale : 2 700 affaires enregistrées entre janvier et octobre 2024, contre 2 400 sur toute l’année précédente. Les escroqueries en ligne représentent la majorité des délits constatés, avec une hausse de près de 48 %.

Le lieutenant-colonel Hamri Touati, chef du service de lutte contre la cybercriminalité, précise que « les preuves numériques sont très volatiles ». Il rappelle aussi que « l’appât du gain est la principale motivation. Les victimes sont souvent piégées par des annonces trop belles pour être vraies. Sur internet, rien n’est gratuit ».

Face à cette réalité, les pouvoirs publics misent sur l’éducation numérique. Le ministre Zerrouki insiste : les actions de sensibilisation sont « un rempart aussi important que les cadres législatifs ou les mesures techniques ». Cette stratégie implique une coordination avec les médias, les institutions éducatives et les collectivités locales.

À l’échelle mondiale, la fraude liée aux paiements numériques atteint des niveaux alarmants : 50 milliards de dollars en 2024, avec une transaction sur 120 jugée suspecte. La part des fraudes par carte bancaire représente à elle seule 38 % de ces cas.

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