Les services des Douanes algériennes ont saisi près de 400 000 produits contrefaits au cours de l’année 2023, selon les déclarations d’Arezki Hennad sous-directeur de la lutte contre la fraude, faites lors du 7ᵉ colloque international sur la contrefaçon, tenu le 16 décembre à Alger. Ce chiffre met en lumière l’ampleur du phénomène et les efforts déployés pour le combattre.
Sur les 394 929 articles saisis, les pièces de rechange représentent la part la plus importante, avec 50 %, suivies des produits cosmétiques qui constituent 45 % des saisies. Les autres catégories concernées incluent les articles de sport (3 %) et les vêtements (2 %). Cette répartition témoigne de la diversité des produits contrefaits circulant sur le marché algérien.
La majorité de ces produits proviennent de deux principaux pays : la Chine, qui représente 54,4 %, et les Émirats arabes unis, avec 45,5 % des marchandises saisies. Depuis la mise en place du dispositif de lutte contre la contrefaçon en 2007, les services douaniers ont saisi un total impressionnant de 14,5 millions d’articles, marquant une intensification des contrôles sur les produits importés.
Des mesures de contrôle renforcées contre la contrefaçon
Les interventions des douanes s’effectuent principalement par retenue des marchandises suspectées de contrefaçon. Lorsqu’une requête est déposée par un opérateur économique en cas d’atteinte à la propriété intellectuelle, celle-ci est examinée par les services compétents et transmise à l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI). Arezki Hennad a précisé que durant les neuf premiers mois de 2024, 45 demandes d’intervention ont été reçues, aboutissant à 43 alertes émises.
La lutte contre la contrefaçon reste une priorité pour protéger les consommateurs et préserver l’économie nationale. En effet, ces produits, souvent de mauvaise qualité, présentent des risques pour la sécurité des utilisateurs. « Nous travaillons avec des dispositifs stricts pour examiner les cas suspects et limiter leur circulation sur le marché », a déclaré M. Hennad.
Un fléau particulièrement dangereux pour les médicaments
Le colloque a également mis l’accent sur un domaine particulièrement sensible : les médicaments contrefaits. Si l’Algérie reste pour l’instant relativement épargnée, selon Nabil Menasria, représentant de l’OMS, ce phénomène représente à l’échelle mondiale un marché de 30,5 milliards de dollars, touchant surtout les pays à revenu faible ou intermédiaire. Abd El Kayoum Tahraoui, spécialiste de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), a souligné que des mesures strictes sont appliquées en Algérie pour prévenir ce risque, notamment à travers le contrôle des chaînes d’approvisionnement.