La contrefaçon pénalise fortement l’économie nationale à travers une concurrence déloyale pour les entreprises. Ce fléau a également des incidences sur l'emploi. Chaque année, les Douanes algériennes font leur bilan des produits contrefaits saisis.
Les chiffres sont révélateurs de l'ampleur de ce fléau qui gangrène l'économie nationale. En effet, l'étendue de la contrefaçon en Algérie inquiète les consommateurs, ainsi que les entreprises, et cela, malgré les efforts fournis par les autorités pour en venir à bout.
La contrefaçon touche une large gamme de produits. Articles de luxe, bijoux, pièces de rechanges, habits et même produits agroalimentaires font partie des produits contrefaits vendus dans le pays. Lors des 6ᵉˢ journées internationales marque et contrefaçon organisées par RH Communication des Douanes algériennes, les responsables ont mis la lumière sur ce fléau.
« Le nombre d’interventions introduites par les détenteurs de droits de propriété intellectuelle et de marques principalement qui ont été traités au total dépasse les 700 demandes parce que pour une demande d’intervention, un titulaire peut demander la protection de plusieurs marques qui lui appartiennent. Donc ça pourrait atteindre entre les 2500 à 3000 marques en tout qui ont fait l’objet d’une demande d’intervention », a indiqué Henad Rezki, sous-directeur à la direction générale des Douanes.
Un chiffre qui met en exergue les difficultés auxquelles les marques font face. Ces réclamations « ont donné lieu à la diffusion et l’établissement de plus de 500 alertes. Le nombre d’articles retenus par les services des douanes suite à la confirmation du caractère contrefaisant est énorme. Au total, c’est un peu plus de 11 500 000 articles de contrefaçon qui ont été retenus. C’est autant de produits de contrefaçon qui ont été soustraits au marché national », révèle le même responsable.
La contrefaçon prend de l'Ampleur avec l'e-commerce
La gamme de produits contrefaits est très large. Il s'agit notamment des effets vestimentaires, des articles de sport, des pièces de rechange, des accessoires, des produits cosmétiques, ainsi que des produits d’entretien corporel. Concernant la provenance de ces produits, ils sont en grande partie acheminés à partir de la Chine.
Toutefois, il faut souligner qu'ils peuvent juste transiter par un pays sans qu'ils soient produits sur son sol. Pour lutter contre ce fléau, le représentant des Douanes appelle « les titulaires des marques à signer un engagement, mais en fait, ça constitue plus un engagement moral qu’autre chose, parce qu'ils connaissent les obligations légales ».
« Nous attendons des titulaires des marques à ce qu’ils soient plus actifs et plus engagés dans la protection de leurs propres marques. Parce qu’il y a une certaine forme de passivité qu’on a constaté sur le terrain », ajoute-t-il.
L’association de défense des consommateurs, APOCE, est également impliquée dans la lutte contre la contrefaçon. Son représentant, Djamel Touati, a déclaré lors de ces journées : « si on fait un constat positif de l’évolution de l'e-commerce en Algérie, il y a aussi des aléas. L'e-commerce est toujours informel. C’est comme quelqu’un qui vend sur le trottoir. C’est vrai, il y a des market places et des e-commerçants, mais qui ne sont pas inscrits à la GIE Monétique, donc, ils n’ont pas de domaines, ce sont juste des vendeurs, des marchands qui se cachent derrière des vitrines. Ils n’utilisent pas les cartes bancaires ou postales, mais sont payés par cash à la livraison. C’est en réalité du commerce conventionnel, mais caché ! ».