Lors du Conseil des ministres tenu sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, plusieurs dossiers ont été examinés, notamment celui de la situation des femmes en Algérie. Le chef de l’État a instruit le gouvernement de porter la durée du congé de maternité à cinq mois, contre trois mois et demi auparavant. Cette nouvelle disposition concerne toutes les mères, afin d’assurer une meilleure prise en charge de la maternité et de la petite enfance.
Quelques semaines avant cette annonce, Soraya Mouloudji, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, avait déclaré que la durée du congé de maternité serait prolongée jusqu’à 24 semaines en cas de complications de santé chez l’enfant. Cette mesure visait à soutenir les mères dont les enfants sont atteints de pathologies graves, d’une déficience mentale ou d’un handicap. Elle avait également précisé que les femmes salariées concernées bénéficieraient d’une indemnité journalière équivalente à 100 % de leur salaire pendant toute la période du congé.
L’allongement du congé de maternité, une mesure en faveur des droits des femmes
Le prolongement du congé de maternité s’inscrit dans une volonté plus large des autorités de mieux protéger les femmes et d’améliorer leur qualité de vie. Lors du même Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur la nécessité de renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes. Il a ainsi chargé le ministre de la Justice et la ministre de la Solidarité nationale de travailler en coordination avec le Premier ministre pour établir de nouveaux mécanismes juridiques en vue de garantir une meilleure protection des femmes contre les agressions.
Ces décisions interviennent alors que les statistiques de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), publiées en décembre 2024, montrent une hausse alarmante des violences faites aux femmes en Algérie. Selon ces données, 501 femmes subissent des violences chaque mois, avec une augmentation des agressions sexuelles et 31 féminicides recensés sur l’année. Par ailleurs, la Gendarmerie nationale a reçu 76 000 appels signalant des faits de violence, dont 10 000 ont nécessité des interventions sur le terrain.
Les associations de défense des droits des femmes soulignent cependant que ces chiffres sont sous-évalués, de nombreuses victimes ne portant pas plainte ou finissant par retirer leur dépôt de plainte sous la pression sociale ou familiale. Selon la DGSN, 700 femmes se sont rétractées après s’être rendues dans un commissariat pour signaler des violences.
Avec cette nouvelle mesure sur le congé de maternité, l’Algérie franchit une étape supplémentaire vers une meilleure protection des mères et une reconnaissance accrue des droits des femmes, en espérant que ces avancées s’accompagnent d’une mise en application effective et d’un renforcement des politiques sociales et judiciaires.