L'économie algérienne se porte bien malgré les manquements. Le constat est partagé par plusieurs institutions financières internationales. Le Fonds monétaire international, (FMI), la banque Mondiale (BM) et la Banque Africaines de développement (BAD) ont, en effet, souligné la bonne dynamique de cette économie tout en mettant en avant sa dépendance aux hydrocarbures.
C'est au tour de l’Agence française de notation risques (Coface) de s'exprimer sur cette économie. Elle confirme la bonne santé financière et économique de l’Algérie. En effet, ce baromètre maintient la note C pour l’Algérie. La Coface a également classé l'économie algérienne parmi celles qui connaissant une dynamique positive en Afrique.
« En 2024, la croissance économique devrait rester soutenue, même si la production de pétrole reste limitée par le même quota OPEP de 1 million de barils/jour, tandis que le prix moyen du pétrole devrait se stabiliser. Le secteur gazier poursuivra son expansion grâce à la forte demande des pays européens qui cherchent toujours des sources d’énergie alternatives au gaz russe, en multipliant les projets d’investissement dans le gaz naturel liquéfié, notamment », indique l’analyse de la Coface qui met en avant certaines incertitudes en raison de la forte dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures.
Le déficit budgétaire devra encore se creuser malgré la bonne santé de l'économie algérienne
Dans son analyse, la Coface prévoit un rebond de la production agricole (9 %). Un rebond conditionné par le retour à une pluviométrie normale. « Malgré la poursuite des subventions, la consommation privée restera faible, en raison de la perte de pouvoir d’achat lier à la persistance de l’inflation », note la Coface qui précise que les tensions sur les prix devront s'atténuer progressivement même si l’augmentation des volumes d’importation de blé et la hausse des prix contribueront à maintenir l’inflation bien au-dessus de l’objectif de 3,5 % de la Banque d’Algérie.
Concernant les équilibres budgétaires, la Coface souligne qu' « avec des recettes d’hydrocarbures en baisse par rapport à 2022 et des dépenses publiques en hausse (38 % du PIB), le déficit budgétaire de 2023 s’est considérablement creusé ». Ce déficit devra encore se creuser en 2024 avec 113 milliards de dollars de dépenses publiques, indique ce baromètre. Toutefois, selon la Coface, la Banque d'Algérie devrait maintenir une politique monétaire accommodante (taux directeur à 3 %), afin de redynamiser la consommation privée et de s’assurer que le coût de financement du déficit budgétaire reste faible.