La production de blé en Algérie connait une hausse importante cette année. La saison est très bonne, selon les premières données révélées par les autorités algériennes et les organismes internationaux. Toutefois, elle n'est pas encore suffisante pour répondre à la consommation nationale.
Ainsi, l'Algérie devra encore se tourner vers les importations pour les saisons à venir. Des importations qui devront connaître une hausse importante par rapport aux années précédentes. En effet, selon l’organisation onusienne pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le volume d’importations de l’Algérie en céréales devrait s’élever à 14 millions de tonnes en 2023/24. Ce volume devra légèrement évoluer pour l’exercice 2024/25 pour atteindre 14,1 millions de tonnes.
Toutefois, l'Algérie veut atteindre l'autosuffisance dans ce domaine. Pour y arriver, le pays compte augmenter les surfaces cultivées au sud du pays. Il compte également sur des pays étrangers pour produire du blé en Algérie. Abdelmadjid Tebboune a annoncé cette décision lors du Conseil des ministres qu'il a présidé le 24 juin.
Lors de ce conseil, le chef de l'État a ordonné, selon un communiqué rendu public, « de fixer un objectif stratégique, à même d’augmenter les surfaces cultivées dans notre grand Sud à 500 000 hectares, notamment avec l’investissement de l’État frère du Qatar sur 117.000 hectares et celui de l’Italie sur 36 000 hectares, outre les investissements nationaux sur 120 000 hectares ».
Soulignons que le Qatar, à travers la société Baladna, devra réaliser une méga ferme dans le sud algérien. Cette société a bénéficié d’une concession de 117 000 hectares dans la wilaya d’Adrar. Elle devra cultiver du blé en plus de l’élevage de vaches laitières et de la production de la poudre de lait.
L'Algérie veut atteindre l'autosuffisance concernant le blé
Un autre pays sera également présent au sud algérien pour produire du blé. Il s'agit de l'Italie qui bénéficie d'une superficie de 36 000 hectares. « Un projet agricole du partenaire italien Bonifiche Ferraresi (BF), qui sera réalisé en partenariat avec le Fonds national d’investissement (FNI) pour la culture des céréales dans la wilaya de Timimoun sur une superficie totale de plus de 36 000 hectares, et d’une valeur de plus de 420 millions de dollars », avait déjà annoncé le Directeur général de l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI), Omar Rekkache, au début du mois en cours.
Soulignons que le ministre de l’Agriculture a fait savoir, lors de cette réunion, que « l’Algérie a assuré 1,2 milliard de dollars au profit du Trésor, du fait de la production abondante de blé dur réalisée cette année, laquelle a permis à l’Algérie de se rapprocher de l’autosuffisance totale ».
« L’autosuffisance totale est désormais à portée de main, grâce à notre production à hauteur de 80 % de blé dur, étant une tradition de production et de consommation algérienne et compte tenu de sa disponibilité en petites quantités sur les marchés internationaux par rapport au blé tendre », avait déclaré, pour sa part, le chef de l'État qui a, par ailleurs, ordonné « la production de grains de maïs et interdit sa récolte avant maturité complète ».