L'Algérie a entrepris plusieurs réformes afin d'attirer les investisseurs étrangers, notamment en ce qui concerne le secteur des banques. La nouvelle loi monétaire et bancaire est arrivée compléter tout un arsenal législatif qui va dans ce sens.
Cette loi vise à moderniser le système bancaire, renforcer ses missions de règlementation et de contrôle, et lui permettre d’être au diapason des méthodes en vigueur sur le plan international. Elle a été promulguée et publiée dans le journal officiel du 21 juin 2023.
La promulgation de cette loi a suscité l'intérêt de certaines institutions financières internationales. La banque tunisienne Zitouna, spécialisée dans la finance islamique, a montré son intérêt à s'installer en Algérie. En effet, l'Assemblée générale ordinaire la Banque Zitouna, tenue le 2 février 2024, a approuvé la création de Banque Zitouna Algérie.
Cette décision a été prise suite aux réformes engagées par l'Algérie dans le domaine bancaire. Banque Zitouna s'est en effet, réjouie de l’annulation de la règle 51/49. Son Assemblée générale a donc approuvé la création d’une Banque islamique en Algérie et demande au Conseil d’administration de veiller au respect des délais de réalisation conformément au planning proposé.
Il faut souligner que la Banque Zitouna est une banque commerciale tunisienne spécialisée dans la finance islamique, soit la commercialisation de produits financiers respectueux de la charia loi islamique. La banque a été fondée en 2009 par l'homme d'affaires tunisien Mohamed Sakhr El Materi, gendre de l'ancien président de la Tunisie, Zine el-Abidine Ben Ali, avec une ouverture au public en 2010.
Le 19 janvier 2011, la banque est placée par la Banque centrale de Tunisie (BCT) sous administration provisoire. En 2018, l'État cède ses 69,15 % du capital au groupe qatari Majda.
La nouvelle loi garantit aux banques un cadre juridique pour l’exercice de l’activité relative à la finance islamique
Il faut également souligner que la nouvelle loi monétaire et bancaire vise à « mettre en place un cadre juridique pour l’exercice de l’activité relative à la finance islamique qui consacre, en particulier, la possibilité d’agréer des banques et institutions financières effectuant exclusivement les opérations liées à la finance islamique », selon les articles 70, 71 et 72.
C'est notamment à la base de cet article que la banque tunisienne veut s'installer en Algérie. La loi vise à « renforcer les mécanismes de suivi et de contrôle, notamment par la création de nouveaux comités, comme celui de la stabilité financière ».
Ces comités seront chargés, « du contrôle macro-prudentiel et de la gestion des crises, en sus des comités nationaux de paiement, dont la mission principale consiste à élaborer le projet de la stratégie nationale de développement des moyens de paiement scripturaux, dans le but de renforcer les transactions bancaires et l’inclusion financière ».