Le Conseil monétaire et bancaire de la Banque d’Algérie a annoncé le jeudi 28 août 2025 la réduction du taux directeur et du taux de la réserve obligatoire. Dans un communiqué, l’institution précise qu’il s’agit « d’abaisser le taux directeur de 25 points de base pour le fixer à 2,75 % contre 3 % auparavant » et « d’abaisser le taux de la réserve obligatoire de 100 points de base pour le porter à 2 % contre 3 % précédemment ».
Ces deux mesures sont présentées comme destinées à stimuler la consommation et l’investissement en facilitant l’accès au crédit bancaire. L’ancien ministre des Finances, Laaziz Faid, avait déjà défendu une telle orientation en juin 2024 lors d’un entretien accordé à El Watan. Il expliquait alors : « Nous n’imposons pas la diminution des taux d’intérêt. C’est une orientation qu’on donne aux banques pour travailler dans cette direction. Et à travers cette diminution, ce sont les coûts d’investissement qui vont diminuer. Cela va avoir un impact sur tous les produits… ». La décision prise par la Banque d’Algérie intervient un an après ces déclarations.
Inflation en baisse et croissance du crédit
Dans son communiqué, la Banque d’Algérie justifie cet assouplissement monétaire par « l’évolution récente des indicateurs économiques et monétaires ». Elle indique que « s’agissant de l’inflation globale en glissement annuel, elle s’est sensiblement décélérée pour atteindre -0,35 % en juillet 2025, en baisse de 6 points de pourcentage par rapport au même mois de l’année précédente tout autant que l’inflation en moyenne annuelle qui a enregistré 3,14 % en juillet 2025 contre 6,12 % en juillet 2024 ». L’inflation sous-jacente a également reculé, passant de 3,92 % en juillet 2024 à 2,58 % en juillet 2025.
Le Conseil monétaire et bancaire relève aussi une « croissance modérée de la masse monétaire, au sens large, (3,81 % à fin juin 2025 comparativement à fin décembre 2024) », tirée principalement par l’augmentation des crédits à l’économie. Ces derniers ont progressé de 5,36 % en un semestre, contre 5,26 % pour l’ensemble de l’année 2024. La Banque d’Algérie met également en avant une croissance économique qualifiée de « vigoureuse », atteignant 4,5 % au premier trimestre 2025, soutenue par un accroissement de 5,7 % dans les secteurs hors hydrocarbures.
Observations du FMI et position de la Banque d’Algérie
La décision de la Banque d’Algérie intervient après la mission du Fonds monétaire international (FMI) à Alger en juin dernier. L’institution avait recommandé un « ajustement budgétaire » et souligné les risques liés à la volatilité des prix des hydrocarbures, aux déficits persistants et à la dépendance entre l’État, les entreprises publiques et les banques publiques. Le FMI avait ajouté : « Les perspectives économiques à moyen terme s’amélioreraient si des réformes de diversification de l’économie étaient soutenues, et si le Plan d’Action des autorités et des réformes structurelles était mis en œuvre ».
Dans son communiqué, la Banque d’Algérie souligne que « cet assouplissement des conditions monétaires vise à accroître la capacité du système bancaire à financer l’économie ». Elle conclut en affirmant qu’elle « demeure attentive aux évolutions économiques nationales et internationales et se tient prête à ajuster les instruments de la politique monétaire en fonction des objectifs arrêtés en la matière ».








