Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, l'Afrique est très convoitée pour fournir de l'énergie, notamment à l'Europe. Le continent se retrouve au centre d'intérêt des pays consommateurs des énergies fossiles. En effet, les grandes puissances de la planète se bousculent aux portes de l'Afrique pour signer des contrats d’approvisionnements énergétiques.
La reconfiguration du marché de l'énergie profite donc à ce continent, notamment en raison des prévisions sur la hausse de la demande mondiale en énergie à court, à moyen et à long terme. Pour répondre à cette demande croissante, le continent a besoin d'investir dans le domaine des énergies fossiles, d'où l'idée de la création de la Banque Africaine de l’Énergie.
En effet, cette institution sera installée d'ici au mois de juin 2024. Initié au lendemain de la COP 26 suite à la décision des institutions et pays occidentaux de stopper progressivement leurs financements dédiés aux énergies fossiles en Afrique, le projet de Banque Africaine de l'Énergie a été officiellement annoncé en mai 2022.
La coordination du projet devrait se réunir d'ici fin mars 2024 pour désigner, de manière définitive, le pays hôte du siège de la future institution. Huit pays sont en lice pour abriter ce siège tant convoité. Il s'agit de l'Algérie, le Bénin, le Nigeria, l'Égypte, la Côte d'Ivoire, l'Afrique du Sud et le Ghana. Le choix se fera par consensus en fonction des cartes jouées par chacun de ces pays pour peser dans la balance.
Rude bataille entre 8 pays dont l'Algérie
Il faut dire que cette banque offre l'opportunité à l'Afrique de monter en puissance dans l’offre énergétique mondiale, grâce à des investissements qui pourront être mobilisés plus facilement sur place. Pour désigner le pays hôte de cette institution, l’Organisation des producteurs de pétrole africain (APPO), l’organisme qui a initié ce projet, a dévoilé les critères qui seront pris en compte pour désigner le pays qui abritera la Banque de l’Énergie. Le lauréat devra, en effet, avoir des locaux adaptés et avoir souscrit au capital social de la banque.
Selon les médias spécialisés, le Ghana est le mieux placé, alors que le Nigéria, première économie du continent, veut faire valoir son statut de premier producteur de pétrole en Afrique. L’Algérie, de son côté, a déclassé le Nigéria en tant que premier exportateur africain de gaz, compte sur ses atouts. Quant à l’Afrique du Sud, deuxième économie du continent, et l’Égypte, un gros producteur de gaz, elles ne s'avouent pas vaincues dans cette bataille.
Soulignons que les prétendants à abriter le siège de cette banque sont conscients que les enjeux sont grands. Le pays qui gagnera bénéficiera de rayonnement et d’influence sur le marché énergétique régional et international, et aura également un accès privilégié aux gros investissements énergétiques.