Le secteur de l’automobile est en mutation en Algérie. Le constructeur allemand Volkswagen envisage de revenir sur le marché algérien après une absence de plusieurs années. Une délégation de haut niveau est attendue en février 2025 pour explorer les opportunités de relance de la production locale. Ce déplacement s’inscrit dans les efforts du gouvernement algérien pour restructurer et revitaliser son secteur automobile.
Volkswagen avait quitté l’Algérie en 2021, à la suite de problèmes judiciaires liés à son ancien partenaire local, Sovac, et à la récupération du site de Relizane par les autorités. Ce départ avait été aggravé par l’annulation du système SKD/CKD (Semi Knocked Down / Completely Knocked Down), qui permettait d’assembler des véhicules à partir de kits importés. Aujourd’hui, avec la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire, l’Algérie cherche à attirer des constructeurs internationaux tout en favorisant l’intégration locale.
Une visite axée sur la production et la sous-traitance
Lors de leur visite, les représentants de Volkswagen rencontreront des responsables algériens pour discuter des nouvelles conditions de production automobile dans le pays. Selon Rachid Bakhchi, président de la Bourse de la sous-traitance et du partenariat de l’Ouest (BSTPO) qui s’est exprimé sur les colonnes du journal arabophone Echourouk, la délégation se penchera également sur les capacités locales en matière de sous-traitance.
L’Algérie compte actuellement 200 opérateurs dans la fabrication de pièces détachées, dont 20 unités conformes aux standards internationaux. Cette base industrielle pourrait soutenir un retour solide de Volkswagen, notamment pour répondre aux exigences du nouveau cahier des charges. Ce dernier impose des niveaux d’intégration locale plus élevés afin de réduire la dépendance aux importations et de favoriser la création d’emplois.
Le site de Relizane, anciennement exploité par Sovac, représente un atout clé. Ce complexe pourrait être modernisé et intégré dans la stratégie de production de Volkswagen, renforçant ainsi les capacités industrielles algériennes tout en respectant les nouvelles normes.
Concurrence et transformation du secteur de l’automobile
Le secteur automobile algérien connaît actuellement une profonde transformation. En décembre 2023, le constructeur italien Fiat, relevant du groupe Stellantis, a inauguré une usine de production à Oran, devenant le premier à se conformer aux nouvelles règles. Volkswagen devra donc évoluer dans un marché concurrentiel tout en répondant aux attentes des autorités en matière de création de valeur locale.
Cette visite marque également un signal positif pour d’autres constructeurs mondiaux, tels que Hyundai et Geely, qui envisagent eux aussi de relancer leurs activités en Algérie. L’objectif global reste de bâtir une industrie automobile compétitive et durable, capable de contribuer à la diversification économique du pays.
En conclusion, la visite de Volkswagen en février 2025 pourrait ouvrir une nouvelle ère pour l’industrie automobile algérienne. Avec des réformes favorisant l’intégration locale et des opportunités industrielles prometteuses, l’Algérie pourrait redevenir un acteur clé dans le développement du secteur automobile africain.
