Le secteur de l’automobile en Algérie connait une croissance importante ces derniers temps. Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a apporté des précisions sur l’état actuel des importations de véhicules neufs en Algérie, en réponse à une question du député Beldjilali Ahmed.
En 2023, « pas moins de 20 concessionnaires agréés ont déposé des demandes via la plateforme numérique dédiée en 2023 afin d’obtenir le document de domiciliation bancaire nécessaire à l’importation » indique le ministre. Ces démarches ont permis d’obtenir des licences pour un total de 288 099 véhicules, correspondant à une valeur globale de 2,572 milliards de dollars.
Toutefois, les données de la Direction générale des Douanes montrent un écart important entre les licences accordées et les importations réelles. Sur les trois dernières années, seulement 179 255 véhicules ont été importés, pour une valeur de 2,114 milliards de dollars. Cette différence met en lumière une sous-exécution des quotas.
Un constat essentiel fait par le ministre concerne la disparité entre les concessionnaires. Sur les neuf principaux opérateurs, 125 296 véhicules ont été importés, pour une somme de 1,767 milliard de dollars. En revanche, 11 autres concessionnaires disposaient de licences pour 109 735 véhicules mais n’ont importé que 53 929 unités, soit environ la moitié des quotas. Cette situation pose des questions sur la capacité et la volonté de certains acteurs à répondre aux besoins du marché.
Une croissance des importations dans le secteur des automobiles de manutention
Parallèlement à l’importation de véhicules neufs, Kamel Rezig a souligné « une augmentation constante des importations de véhicules de manutention de toutes sortes (production, équipement, exploitation) ». Ces importations ont atteint 564,9 millions de dollars en 2023, avant de connaître une hausse de 50 % en 2024, pour atteindre un milliard de dollars. Cette progression traduit un effort de modernisation dans divers secteurs économiques nécessitant ces équipements.
Sur la question des futurs quotas d’importation, le ministre a rappelé que « cette prérogative incombe à la Commission ministérielle conjointe (Industrie-Commerce) ». Les décisions sont prises en tenant compte « des besoins du marché national et en parallèle avec la montée en puissance de la production automobile locale ». Cette démarche vise à équilibrer l’importation de véhicules et le développement de l’industrie automobile algérienne, tout en répondant à la nécessité de renouveler un parc automobile vieillissant.
Ainsi, la politique d’importation reste étroitement encadrée, avec un souci d’adaptation aux réalités du marché national et une volonté de soutenir la production locale. Le suivi de la mise en œuvre des licences et la gestion des quotas apparaissent comme des éléments clés pour assurer un approvisionnement adapté et une évolution durable du secteur automobile en Algérie.
