L’Algérie renforce sa stratégie dans le secteur automobile, avec des mesures annoncées lors du Conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune le 7 juillet. Ces mesures marquent une volonté forte de l’exécutif d’établir une véritable industrie mécanique nationale, en mettant fin aux dérives passées.
Les agréments liés à la fabrication et à l’importation des véhicules seront désormais centralisés au niveau du Conseil des ministres. « Les agréments dans le domaine de la fabrication et de l’importation des véhicules relèvent exclusivement du Conseil des ministres », indique le communiqué final.
Cette décision vise à instaurer un contrôle institutionnel renforcé et pourrait également offrir des incitations aux constructeurs agréés, qui pourraient bénéficier de quotas d’importation en complément de leurs projets industriels. « Le Président a affirmé que l’objectif stratégique consiste à asseoir les bases d’une véritable industrie mécanique émergente, à travers les projets de construction automobile en cours de réalisation, afin d’atteindre une contribution d’au moins 12% au produit intérieur brut (PIB) », précise la source officielle.
Le gouvernement algérien insiste sur la nécessité d’impliquer les entreprises locales qualifiées dans les différents segments de la chaîne de valeur automobile, une condition désormais essentielle à l’approbation de tout projet. « Il est impératif d’impliquer les entreprises nationales qualifiées dans les différents segments de la chaîne de valeur automobile », a souligné le chef de l’État.
Projets automobiles en cours et perspectives
À ce jour, plusieurs groupes ont déjà franchi les étapes administratives nécessaires. Fiat, via Stellantis, a lancé une usine à Tafraoui en décembre 2023. Le projet Hyundai, soutenu par des capitaux omanais, attend encore l’affectation d’un terrain, mais sa production devrait démarrer à la fin de l’année 2026, après une accélération de son démarrage sur ordre présidentiel. Le groupe Chery, par l’intermédiaire de sa marque Jetour, relance l’ancienne usine Gloviz de Batna, avec des essais techniques déjà en cours et la réintégration des travailleurs.
D’autres projets sont en cours d’étude ou attendent l’attribution de terrains, comme ceux des marques JAC à Aïn Témouchent, BAIC, Great Wall, ou Omoda & Jaeko à Sétif. Ces projets ont été confirmés dans diverses communications officielles, et certains ont été présentés lors de salons internationaux, notamment à la Foire internationale d’Alger.
Volkswagen, de son côté, discute avec les autorités pour un retour industriel à Relizane, mais aucun accord formel n’a encore été signé. Des marques comme Opel et Alfa Romeo, désormais intégrées au portefeuille de Stellantis, sont également évoquées dans les cercles industriels comme envisagées pour une implantation à moyen terme.
Dans cette dynamique, la mise en place d’un réseau national de fabricants de pièces détachées devient un enjeu majeur. La structuration de ce réseau est déjà en cours et devrait permettre de renforcer l’autonomie du secteur, notamment en augmentant progressivement les taux d’intégration locale. Le ministre de l’Industrie a récemment confirmé cette orientation, soulignant que « l’Algérie entend développer une nouvelle stratégie orientée vers l’industrie automobile » et qu’un engagement croissant des entreprises locales est essentiel à la réussite de cette transformation industrielle.








