Le marché algérien des lubrifiants automobiles accueille un nouvel acteur de poids avec l’arrivée de Petronas. Connue pour être le fournisseur officiel de l’écurie Mercedes en Formule 1, la marque malaisienne est également partenaire de plusieurs constructeurs automobiles mondiaux tels que Stellantis, BMW, Toyota Chine et Mahindra.
Son implantation en Algérie a été annoncée lors du 18e Salon Equip Auto Algeria, où elle a officialisé son association avec la société Mix Parts. L’entreprise algérienne, qui produit déjà ses propres huiles sous la marque Oilix et qui importait en exclusivité les lubrifiants de l’allemand Mannol, a été choisie pour distribuer et conditionner les produits Petronas sur le marché local. Selon Wahiba Mahmoudi, responsable de projets chez Mix Parts, « les premiers arrivages d’huiles Petronas se feront juste après le Ramadhan ». Cette déclaration a été faite lors de la clôture du Salon Equip Auto Algeria, où Petronas disposait d’un stand.
Une production locale prévue après trois ans
Dans un premier temps, Petronas se contentera d’exporter ses huiles vers l’Algérie, où elles seront conditionnées par Mix Parts sous forme de bidons et de barils. Cependant, la réglementation algérienne impose un délai de trois ans avant que la fabrication locale puisse débuter. L’objectif à terme est donc d’installer une unité de blending permettant de produire ces lubrifiants directement en Algérie.
Cette entrée sur le marché pourrait également aboutir à des collaborations avec Stellantis El Djazair, filiale locale du groupe automobile, pour la fourniture de lubrifiants destinés aux réseaux d’agents distributeurs et aux ateliers de réparation Eurorepar.
Un marché de lubrifiants automobiles en pleine évolution
L’arrivée de Petronas s’inscrit dans un contexte où la production nationale de lubrifiants connaît une croissance soutenue. En janvier dernier, Rachid Nedil, président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, a déclaré que « l’Algérie a produit 1 418 000 tonnes/an d’huiles pour moteur en 2024 ». Cette augmentation a permis de réduire considérablement la dépendance aux importations, même si le marché national absorbe encore environ 160 000 litres par an.
Si plusieurs acteurs locaux, comme Total Energies Lubrifiant, Petroser et Petro Baraka, participent à cette dynamique, la production locale reste limitée aux huiles minérales. Les lubrifiants synthétiques, plus performants et prisés par les constructeurs automobiles, restent majoritairement importés.
Le gouvernement algérien vise une autonomie complète dans ce secteur d’ici 2026. La participation d’un acteur international comme Petronas pourrait accélérer cette transition en apportant son expertise et en favorisant l’émergence d’une industrie locale compétitive.