Arnaques en ligne : voici comment les cybercriminels piègent des milliers d’Algériens !

Les arnaques en ligne se multiplient en Algérie, ciblant les utilisateurs d’Edahabia, Ouedkniss et des réseaux sociaux. Escroqueries aux paiements, vols de données et phishing menacent les consommateurs. Les autorités renforcent la lutte contre la cybercriminalité, mais appellent à plus de vigilance et de signalements pour limiter les fraudes.

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Cybersécurité
Cybersécurité en Algérie : l’alerte des experts face à la montée des menaces numériques. Crédit : Canva | Econostrum.info - Algérie

La cybercriminalité connaît une forte progression en Algérie, notamment avec l’essor du commerce électronique et des transactions en ligne. Selon la Gendarmerie nationale, 5 130 affaires liées aux crimes numériques ont été enregistrées en 2023, dont 1 130 arnaques impliquant la carte Edahabia, soit 22 % des fraudes.

Pour les dix premiers mois de 2024, 2 700 ont été traitées devant les tribunaux, marquant une hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, ces chiffres ne représentent que « la partie visible de l’iceberg », selon le lieutenant-colonel Hamri Touati, chef du Service central de lutte contre la cybercriminalité, car de nombreuses victimes ne signalent pas les fraudes.

Le manque de culture du signalement est un problème majeur, tant chez les citoyens que chez les entreprises. Les cybercriminels profitent de cette méconnaissance des risques pour multiplier les attaques, qui concernent à 80 % des fraudes financières et à 20 % des règlements de comptes personnels.

Les plateformes en ligne, cibles privilégiées pour les arnaques

Les arnaques touchent particulièrement les plateformes de vente en ligne, comme Ouedkniss, où des escroqueries liées à de fausses ventes de voitures ont récemment été déjouées. Les réseaux sociaux sont également devenus des outils privilégiés des cybercriminels pour voler des informations personnelles via de fausses annonces d’emploi ou des promotions frauduleuses.

Les principales méthodes utilisées par les escrocs incluent :
– Le phishing (hameçonnage) : envoi de messages frauduleux pour soutirer des données bancaires.
– Les fausses ventes : les clients paient pour des produits qu’ils ne reçoivent jamais.
– Les arnaques aux devises : transactions fictives sur des groupes de change informel.

Les montants des fraudes varient de 10 000 à 100 000 dinars, certains cas atteignant même 300 millions de centimes. Face à cette menace, Algérie Poste et Algérie Télécom ont multiplié les mises en garde, appelant les utilisateurs à ne pas partager leurs informations confidentielles.

Avec l’augmentation des transactions en ligne (5,5 millions d’opérations pour une valeur totale de 12,3 milliards de dinars au premier semestre 2023), le risque de vol de données s’est accru. Les escrocs exploitent des sites frauduleux imitant des plateformes officielles pour inciter les victimes à fournir leurs identifiants bancaires.

Une riposte renforcée des autorités

Pour contrer ces crimes numériques, la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale ont renforcé leurs dispositifs, avec plus de 400 spécialistes, majoritairement des ingénieurs en informatique, affectés à la cybersécurité. Grâce à ces efforts, 90 % des affaires signalées sont résolues.

Le gouvernement a également mis en place un guide de sensibilisation pour aider les citoyens à identifier les fraudes et protéger leurs données. La sensibilisation reste un élément clé pour réduire les risques d’escroquerie, et les autorités encouragent les victimes à signaler tout acte suspect. Malgré ces initiatives, la lutte contre la cybercriminalité reste un défi, nécessitant une prise de conscience collective et une meilleure culture du signalement des infractions en ligne.

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