L’allocation touristique en Algérie traverse une période de confusion et de paralysie. Malgré l’annonce d’un montant révisé à 750 euros, cette nouvelle mesure n’est pas encore opérationnelle. En parallèle, l’ancien dispositif est bloqué, plongeant les banques et les voyageurs dans une incertitude totale.
Une situation de blocage
Les banques algériennes, telles que la BEA et la BNA, attendent des directives claires pour appliquer la nouvelle allocation. « Nous sommes dans l’attente d’une note qui nous permettrait de débloquer la situation », a expliqué un responsable de la BEA le 19 janvier. Ce flou administratif pousse de nombreux voyageurs à se tourner vers le marché parallèle des devises, où les taux continuent de grimper.
Cette situation a également des répercussions sur les commerçants et cambistes. La demande accrue de devises accentue la volatilité sur le marché noir, tandis que les petits commerçants subissent les conséquences de cette instabilité économique.
Une augmentation significative de l’allocation touristique pour 2025
En réponse aux revendications de nombreux citoyens qui jugent l’ancien montant dérisoire, le chef de l’État a décidé de revaloriser l’allocation touristique, fixée à 15 000 dinars (100 euros) depuis 1997. Dès janvier 2025, elle devait passer à 750 euros par adulte et 300 euros par mineur. Cette réforme, annoncée lors d’un conseil des ministres tenu au début du mois de décembre 2024, vise à alléger les contraintes financières des voyageurs et à réduire leur dépendance au marché noir.
En parallèle, une mesure spécifique pour les pèlerins est prévue. L’allocation pour le hadj passera à 1 000 dollars, soulignant la volonté des autorités de soutenir les citoyens dans ce voyage spirituel important.
Un impact attendu sur le marché noir des devises
Cette augmentation de l’allocation touristique marque une étape clé dans les efforts du gouvernement pour renforcer la confiance dans le système financier officiel. En offrant un montant plus élevé, les autorités espèrent réduire la pression sur le marché noir, bien que certains experts restent prudents quant à son efficacité à court terme.
Cependant, cette mesure doit être accompagnée d’autres réformes, comme une meilleure accessibilité aux devises via les banques et l’ouverture promise des bureaux de change. Ces initiatives complémentaires pourraient, à terme, réguler le marché des devises et limiter l’attractivité du marché parallèle.
Avec cette réforme, l’Algérie ambitionne de moderniser son système financier et de faciliter les voyages à l’étranger pour ses citoyens. Cependant, la mise en œuvre rapide et efficace de ces mesures sera déterminante pour en garantir le succès.