Après la crise sanitaire et le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’inflation a explosé en Algérie. Pour atténuer les effets de cette dernière, les pouvoirs publics ont décidé de réapprécier la valeur du dinar. C’est l’un des leviers sur lesquelles le gouvernement s’est appuyé pour sauvegarder le pourvoir d’achat des Algériens.
Désormais, la gestion du taux de change du dinar devra répondre à une nouvelle approche. « Une réflexion est en cours pour concevoir une nouvelle approche en vue d’améliorer la politique de gestion du taux de change et garantir ainsi la valeur du dinar, de sorte à soutenir le rythme du développement économique », a affirmé le ministre des Finances, Laaziz Faïd, devant les députés lors de la présentation du Projet de loi de finances (PLF2025).
Il faut dire que le ministre n’avait pas donné des détails sur cette nouvelle approche. Il a souligné que la gestion du marché et de la politique de change relève des prérogatives de la Banque d’Algérie (BA). Laaziz Faid a toutefois indiqué que la parité du dinar est déterminée « selon des critères économiques et en référence à un panier de devises étrangères avec pour objectif de garantir la stabilité monétaire ».
La valeur du dinar appréciée les deux années précédentes
Soulignons que la politique de dépréciation, mise en place après la chute des prix du pétrole en 2021 pour freiner les importations, n’a plus cours ces quelques dernières années. En effet, les pouvoirs publics ont exprimé leur volonté de corriger à la hausse le taux de change de la monnaie nationale. La Banque d’Algérie est donc appelée à agir dans le sens d’une plus grande flexibilité du taux de change du dinar en vue d’accélérer sa revalorisation. Notons que cette institution s’appuie, pour la gestion de la valeur de la monnaie nationale, sur un régime de change dit de flottement dirigé, adopté depuis le début des années 1990.
Il s’agit d’un système qui est un juste milieu entre une fixation purement administrative du taux de change et un régime de change complètement flottant et dépendant des seules forces du marché. Rappelons que dans son dernier rapport datant du mois d’août dernier, la Banque d’Algérie avait indiqué que « les améliorations des fondamentaux de l’économie nationale ont permis de dégager une marge pour une appréciation du dinar » durant les deux années précédentes. L’institution avait révélé avoir « apprécié le taux de change du dinar par rapport aux monnaies des pays partenaires commerciaux en 2022 et en 2023, atténuant ainsi fortement l’effet de l’inflation importée ».