Les relations économiques entre l’Algérie et la France, marquées par des tensions récentes, semblent aujourd’hui se diriger vers des meilleurs lendemains. Après un entretien à Alger entre le chef de l’État algérien Abdelmadjid Tebboune et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le 6 avril à Alger, les deux nations ont décidé de réactiver leur coopération.
« Nous revenons à la normale », a déclaré Jean-Noël Barrot lors de cette rencontre. Cette relance diplomatique se concentre notamment sur le secteur économique, où plusieurs obstacles ont freiné l’évolution des échanges, en particulier dans les domaines de l’agroalimentaire, de l’automobile et du transport maritime.
« Le président Tebboune m’a assuré de sa volonté de leur donner une nouvelle impulsion », a ajouté le ministre français, soulignant l’engagement des deux pays à renforcer leur partenariat économique.
Les actes concrets de la relance économique Algérie-France
Le premier acte concret de cette relance est prévu pour le 19 mai 2025, avec une réunion entre Kamel Moula, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), et Patrick Martin, le président du Medef. Cette rencontre, organisée en France, aura pour objectif de renforcer les liens économiques entre les deux pays et d’améliorer le climat des affaires. Ils discuteront de sujets clés à aborder lors de la prochaine rencontre du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), prévue avant l’été. Ce comité vise à dynamiser les investissements, améliorer les échanges commerciaux et optimiser les relations économiques bilatérales.
« Le Comefa est un mécanisme essentiel pour reconstruire un partenariat d’égal à égal », a précisé Jean-Noël Barrot. Ce comité sera un point focal pour signer des accords dans plusieurs secteurs, et devrait permettre de surmonter les difficultés passées en rétablissant la confiance entre les acteurs économiques des deux nations. « La France souhaite tourner la page des tensions actuelles pour reconstruire un partenariat serein et apaisé avec l’Algérie », a ajouté le ministre.
Malgré la détérioration des relations diplomatiques, les échanges commerciaux entre les deux pays ne connaissent pas de perturbations majeures. En 2024, les échanges ont atteint 11,1 milliards d’euros, bien que cela représente une baisse de 4,3 % par rapport à 2023. Cette baisse est principalement due à la chute des prix des hydrocarbures, qui constituent une part importante des exportations algériennes vers la France. Cependant, les exportations françaises vers l’Algérie ont progressé de 6,6 %, atteignant 4,8 milliards d’euros, ce qui montre un potentiel de croissance dans certains secteurs.
Les efforts actuels pour rétablir la coopération économique entre les deux pays laissent espérer un avenir plus favorable pour les relations bilatérales, et un renforcement des échanges commerciaux dans les mois à venir.