Les relations entre l’Algérie et la France continuent de se détériorer, impactant désormais les échanges économiques entre les deux pays. Le mardi 15 avril, le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) a annoncé l’annulation de la visite d’une de ses délégations en France, qui devait notamment inclure une rencontre avec le MEDEF, la principale organisation patronale française.
Selon le communiqué du CREA, la cause de cette annulation réside dans l’intervention des autorités françaises auprès de Rodolphe Saadé, PDG de la société de transport maritime CMA CGM, afin qu’il annule sa visite prévue en Algérie. Ce déplacement était destiné à finaliser un projet d’investissement. Le CREA a réagi en qualifiant cette ingérence de « signal négatif » dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux nations. L’organe souligne que cette action semble contradictoire avec les discours officiels des autorités françaises, qui appellent à une normalisation des relations, tout en freinant les initiatives privées comme celle de Saadé.
Rodolphe Saadé, un homme d’affaires d’origine libanaise, est à la tête de l’un des plus grands groupes mondiaux de transport maritime. Il a récemment acquis la chaîne d’information BFM TV, ce qui a suscité des interrogations sur ses liens avec le président français Emmanuel Macron. Ce rachat a alimenté des débats, notamment au sein du parti politique La France insoumise, concernant l’indépendance éditoriale de la chaîne.
Un climat économique tendu entre l’Algérie et la France
Pour le CREA, l’annulation de la visite de Saadé est « avec l’encouragement direct des autorités françaises », et il déplore la contradiction entre les appels à une coopération renforcée et les actions réelles. « Le Conseil considère que cette ingérence constitue un frein supplémentaire aux initiatives des entreprises françaises en Algérie », indique l’organisation, qui estime que cette situation nuit à la création d’un environnement économique stable et durable. En effet, le CREA rappelle que Paris ne cesse de se lamenter sur la faible participation des entreprises françaises aux appels d’offres algériens tout en entravant les initiatives privées.
Dans ce climat déjà marqué par des tensions diplomatiques, cette annulation pourrait intensifier le fossé entre Alger et Paris, et avoir un impact sur les relations économiques entre les deux pays. Le CREA réaffirme sa volonté de promouvoir des partenariats équilibrés basés sur la réciprocité et le respect mutuel, tout en invitant ses partenaires étrangers à respecter ces principes pour une coopération véritable et sans ingérence politique.








