Depuis des décennies, les relations entre l'Algérie et la France sont en dents de scie. Chaque période de réchauffement est suivie d'une autre de tensions. Plusieurs dossiers emprisonnement, en effet, les relations bilatérales. Dans cette conjoncture, c'est la nouvelle position française sur le dossier du Sahara occidental qui a déclenché la colère de l'Algérie, la poussant au retrait de son ambassadeur en France. Une décision qui aura des conséquences dans plusieurs domaines, notamment les relations économiques bilatérales.
Il faut dire que la décision française, qui fait fi de la légalité internationale dans ce dossier, agace l'Algérie qui a réagi récemment par un communiqué virulent, condamnant l'alignement de la France sur la position marocaine. L'Algérie a franchi une nouvelle étape dans cette crise diplomatique naissante.
Le gouvernement algérien a décidé du retrait de son ambassadeur auprès de la République française avec effet immédiat. La représentation diplomatique algérienne en France est désormais du ressort d'un chargé d'affaires, suite à la reconnaissance par la France du plan d'autonomie marocain comme « seule base » de règlement du conflit du Sahara occidental, dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc. C'est ce qu'indique, ce mardi 30 juillet, un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger.
« Le Gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental. Ce pas qu'aucun autre Gouvernement français avant lui n'avait cru devoir franchir, le Gouvernement actuel l'a fait avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles », précise ledit communiqué.
« En reconnaissant le plan d'autonomie marocain comme la seule base de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, le Gouvernement français bafoue la légalité internationale, prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, se démarque de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations Unies à l'effet de parachever la décolonisation du Sahara Occidental et manifeste une abdication des responsabilités particulières qu'il doit assumer, en toutes circonstances, comme membre permanent du Conseil de Sécurité », souligne le ministère algérien des Affaires étrangères.
« Le Gouvernement algérien a décidé le retrait de son ambassadeur auprès de la République française avec effet immédiat. La représentation diplomatique algérienne en France est désormais du ressort d'un chargé d'affaires », ajoute le communiqué.
Quelles conséquences sur les relations économiques entre l'Algérie et la France ?
Comme ce fut le cas avec l'Espagne, le rappel de l'ambassadeur algérien en France aura des conséquences certaines sur les relations économiques bilatérales alger-françaises. En effet, bien que par le passé, les effets des crises diplomatiques sur les échanges économiques ont été limités, le contexte actuel est différent.
Cette nouvelle crise intervient après un réchauffement important entre les deux pays. La visite d'Emmanuel Macron et une bonne partie du gouvernement en Algérie en 2022 ont insufflé une nouvelle dynamique aux échanges économiques et commerciaux. Un Conseil d’affaires algéro-français (CAAF) a même été créé pour intensifier les échanges entre les deux pays. Cette nouvelle dynamique risque donc d'être freinée par ces nouvelles tensions.