Ce 20 avril 2025, le port d’Alger a accueilli le premier navire chargé de 15 000 têtes de moutons en provenance de Roumanie. Cette opération fait partie de l’engagement du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, d’importer un million de moutons pour l’Aïd el Kebir 2025, afin de répondre à la demande croissante en cette période.
Un second navire, contenant 12 000 têtes de moutons, a également été annoncé pour le 21 avril. Ces moutons seront immédiatement transférés vers des zones de mise en quarantaine, avant d’être distribués sur les points de vente désignés par les autorités locales. Le processus comprend également un contrôle sanitaire strict pour garantir la sécurité des animaux avant leur mise sur le marché.
Cette mesure vise à élargir l’offre de moutons à l’approche de l’Aïd, tout en limitant les tensions sur les prix, exacerbées ces dernières années par la spéculation. En plus de l’importation, le gouvernement met en place des dispositifs logistiques pour assurer une distribution rapide et efficace, visant à protéger le pouvoir d’achat des Algériens.
Une baisse des prix des moutons locaux observée à l’approche de l’Aïd el Kebir
Alors que les importations arrivent en Algérie, les prix des moutons locaux connaissent une nette baisse. À quelques semaines de l’Aïd el Kebir, les marchés à bestiaux enregistrent une chute des tarifs, particulièrement visible dans des régions comme Birine, au nord de Djelfa.
Cette commune, qui est un centre clé pour l’élevage ovin en Algérie, montre un recul des prix par rapport aux années précédentes. Des moutons de taille moyenne sont désormais proposés entre 50 000 et 65 000 DA, tandis que des bêtes plus grandes sont vendues autour de 75 000 DA. Certains animaux de petite taille, autrefois vendus à des prix bien plus élevés, sont désormais proposés à partir de 38 000 DA.
Les prix observés cette année sont bien inférieurs à ceux des éditions passées de l’Aïd el Kebir, où des montants allant de 90 000 à 120 000 DA étaient courants pour des moutons similaires. Cette baisse des prix est en partie attribuée à l’arrivée des moutons importés, principalement en provenance de Roumanie et d’Espagne. L’objectif des autorités est d’élargir l’offre nationale, afin de maintenir les prix sous contrôle et d’éviter la spéculation qui a marqué les années précédentes.
Avec la baisse de la demande et l’arrivée des moutons importés, les éleveurs algériens se retrouvent dans une position délicate. Certains craignent que cette concurrence accrue ne mette à mal leurs marges bénéficiaires. De leur côté, les consommateurs se montrent plus prudents et préfèrent attendre les derniers jours avant l’Aïd pour acheter, espérant une baisse supplémentaire des prix. Le marché devrait rester dynamique dans les jours à venir, avec la possibilité que les prix fluctuent en fonction de la demande et de l’offre sur les différents marchés du pays.
