L’accord de 1968 entre l’Algérie et la France, régissant les droits des ressortissants algériens en France, est de nouveau au cœur des débats. Lors d’une assemblée générale tenue le 16 janvier 2025 à Paris, l’Union des avocats franco-algériens (UAFA) a dénoncé ce qu’elle considère comme des contrevérités propagées dans les médias et par certains responsables politiques français.
Une vision jugée biaisée de l’accord de 1968
Selon l’UAFA, les critiques récentes présentent l’accord comme un avantage injustifié pour les Algériens souhaitant vivre ou travailler en France. L’Union réfute cette interprétation et rappelle que les modifications successives de l’accord ont, au contraire, durci les conditions d’installation et d’emploi pour les Algériens.
Par exemple, l’obtention d’un visa long séjour demeure particulièrement difficile. De même, le regroupement familial représente un véritable défi administratif pour les familles concernées. L’UAFA souligne également que les mineurs algériens doivent être présents en France avant l’âge de 10 ans pour prétendre à un titre de séjour à leur majorité, une exigence plus stricte que pour d’autres nationalités.
Les étudiants algériens, eux, ne bénéficient pas des mêmes facilités que leurs homologues étrangers après leurs études. Contraints de quitter le territoire à la fin de leur cursus, ils ne disposent pas de titre de séjour leur permettant de rechercher un emploi.
Une rhétorique stigmatisante dénoncée
L’UAFA estime que ces fausses interprétations visent à stigmatiser les Algériens en les présentant comme bénéficiaires d’un traitement de faveur. Cette approche, selon l’Union, omet les nombreuses difficultés administratives auxquelles ils font face. Elle appelle à une consultation approfondie des textes juridiques et à l’avis d’experts pour rétablir une compréhension factuelle de la situation.
Pour l’UAFA, cette polémique participe d’une tentative de remettre en question l’histoire migratoire des Algériens en France et de nourrir des tensions inutiles entre les deux pays.
Un contexte bilatéral sensible
L’accord de 1968, plusieurs fois modifié, reste un pilier des relations franco-algériennes. Alors que les critiques se multiplient, certains appellent à une révision de ses dispositions pour mieux répondre aux réalités actuelles.
Cette polémique met en lumière la complexité des relations entre la France et l’Algérie, où l’histoire commune pèse encore lourdement. Un dialogue constructif basé sur des faits juridiques précis pourrait contribuer à apaiser ces tensions et à renforcer la coopération entre les deux nations. En dénonçant les approximations, l’UAFA souligne l’importance de traiter ces questions migratoires avec sérieux et respect, dans l’intérêt des deux pays.