Lors du Conseil des ministres du 26 janvier 2025, le président Abdelmadjid Tebboune a souligné la nécessité de réviser l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE), en vigueur depuis 2005. Il a affirmé que cette révision était imposée par une réalité économique en constante évolution.
À l’époque de son entrée en application, les exportations algériennes reposaient presque exclusivement sur les hydrocarbures. Aujourd’hui, le pays a diversifié son économie et exporte des produits agricoles, alimentaires, miniers, ainsi que des matériaux industriels comme le ciment. Le communiqué de la présidence algérienne souligne que « la révision de cet accord d’association est imposée par des données économiques réalistes. »
L’Algérie veut un partenariat équilibré avec la révision de l’accord d’association
Le même communiqué a précisé que cette révision n’est pas motivée par un conflit avec l’UE, mais vise à établir un partenariat économique gagnant-gagnant. Les autorités algériennes souhaitent augmenter les quotas pour les exportations hors hydrocarbures, notamment pour les produits agricoles et industriels, souvent freinés par des restrictions ou des normes européennes strictes.
Cependant, l’Algérie a dénoncé le déséquilibre commercial persistant entre les deux parties. Depuis 2005, les échanges commerciaux ont atteint 1 000 milliards de dollars, dominés par les hydrocarbures algériens et les produits manufacturés européens. Les investissements directs européens en Algérie, quant à eux, restent modestes avec seulement 13 milliards de dollars sur 20 ans, un chiffre jugé insuffisant pour un partenariat durable.
Un contexte de tensions commerciales
La demande de révision intervient également dans un contexte tendu. En juin 2024, l’Union européenne avait initié une procédure de règlement des différends contre l’Algérie, l’accusant de restreindre l’accès des produits européens à son marché. De son côté, l’Algérie critique le manque d’investissements européens et l’absence de réciprocité dans les relations commerciales.
Cette démarche s’inscrit dans la stratégie économique algérienne, qui vise à valoriser les productions locales et à renforcer l’attractivité pour les investisseurs étrangers. Le gouvernement a rappelé que les interdictions d’importation en vigueur concernent uniquement les produits fabriqués localement en quantité suffisante pour répondre aux besoins du marché intérieur.
En conclusion, la révision de l’accord d’association Algérie-UE marque une étape clé dans les relations entre les deux parties. Elle reflète l’ambition de l’Algérie de mieux intégrer son économie diversifiée dans le marché européen, tout en exigeant un partenariat plus équitable et adapté aux réalités actuelles.