L’économie informelle en Algérie, bien qu’importante en termes de volume, constitue un défi majeur pour le développement économique et la mobilisation des ressources fiscales. Afin de pallier cette situation, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a annoncé le 9 janvier l’adoption d’une approche globale et multisectorielle visant à intégrer progressivement ce secteur dans l’économie formelle. Cette initiative, essentielle à la transformation économique du pays, s’inscrit dans une vision ambitieuse pour les années à venir.
Intégrer l’informel dans les circuits officiels
La stratégie repose sur la mise en place de collaborations avec plusieurs secteurs clés, à commencer par le commerce intérieur, pour encourager les acteurs du marché informel à rejoindre les circuits officiels. Cette démarche est accompagnée d’une communication ciblée, destinée à informer l’opinion publique sur les avantages économiques et sociaux d’une telle transition. L’objectif principal est d’élargir l’assiette fiscale et d’augmenter les recettes ordinaires de l’État.
Le ministre a également souligné que l’année 2025 représente une étape charnière pour le développement économique de l’Algérie. Les efforts seront centrés sur l’élargissement des sources de revenus, notamment dans les domaines fiscal, bancaire, douanier et domanial, en application des nouvelles mesures prévues par la loi de finances 2025.
Modernisation et numérisation des outils économiques
La réforme ne se limite pas à l’intégration des acteurs informels, mais s’étend également à la modernisation des outils économiques et à la numérisation des systèmes de gestion. Laaziz Faïd a insisté sur la nécessité de renforcer l’efficacité des structures administratives à travers l’utilisation de technologies avancées. Ces efforts visent non seulement à améliorer la collecte et le traitement des données financières, mais aussi à accroître la transparence et la fiabilité des informations statistiques.
Le ministère des Finances a mis en avant l’importance de tenir des réunions de coordination régulières, associant les services régionaux et les directions locales, afin de garantir une mise en œuvre rigoureuse des décisions prises. De plus, la numérisation des systèmes de paiement constitue un pilier essentiel pour attirer les capitaux informels dans les circuits bancaires.
Le rôle clé du système statistique national
Un autre élément fondamental de cette stratégie est la modernisation du système statistique national. En collaboration avec l’Office national des statistiques (ONS), le ministère des Finances travaille à la création d’un système d’information intégré, conforme aux normes internationales. Ce système permettra d’améliorer la collecte, le traitement et l’analyse des données, offrant ainsi un appui indispensable aux décideurs politiques.
Pour accompagner cette transformation, des réformes juridiques et réglementaires sont également en cours. Elles visent à adapter le cadre juridique existant aux nouveaux enjeux économiques, facilitant ainsi l’intégration des acteurs informels dans l’économie officielle.
Une vision ambitieuse pour l’avenir
Cette réforme multisectorielle et globale marque un tournant dans la gestion de l’économie informelle en Algérie. En mettant l’accent sur la coopération intersectorielle, la modernisation et une gouvernance renforcée, le gouvernement cherche à transformer durablement l’économie du pays. L’intégration progressive du secteur informel, couplée à une mobilisation accrue des ressources fiscales et bancaires, devrait poser les bases d’une croissance économique soutenue et inclusive.
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