Économie informelle : les autorités lancent une offensive pour réguler le secteur

Les ministres du Commerce et des Finances, Tayeb Zitouni et Laâziz Faïd, ont lancé une offensive contre l’économie informelle en Algérie. Ils ont annoncé des mesures visant à intégrer ce secteur dans l’économie formelle, avec un focus sur la digitalisation des transactions et l’élargissement de la base fiscale.

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Une liasse de billet pour évoquer l'économie informelle
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Les autorités algériennes renforcent leur lutte contre l’économie informelle, un secteur parallèle qui pénalise l’économie nationale. Le 10 décembre 2023, les ministres du Commerce, Tayeb Zitouni, et des Finances, Laâziz Faïd, ont présidé une réunion conjointe pour élaborer des mesures destinées à structurer le marché et élargir la base fiscale. Les deux ministres ont mis en avant l’importance d’une transformation numérique et d’une meilleure mobilisation des ressources fiscales pour réduire l’impact de ce secteur informel sur les finances publiques.

L’économie informelle représente une part considérable du marché algérien, entravant les capacités de croissance et limitant les recettes fiscales de l’État. Pour y remédier, les autorités ont annoncé une série de mesures. La réunion entre les ministres du Commerce et des Finances a marqué une étape clé dans la mise en place de solutions visant à renforcer la régulation économique et améliorer la collecte des ressources fiscales.

 Une collaboration entre ministères pour une action cohérente

Lors de cette rencontre du 10 décembre 2023, Tayeb Zitouni et Laâziz Faïd ont insisté sur la nécessité d’une coopération intersectorielle afin de mettre en œuvre une politique économique plus équitable et performante. Le ministre du Commerce a évoqué la nécessité d’intégrer les activités informelles dans le cadre légal en vue de garantir une « justice sociale et fiscale ». Il a souligné l’importance d’inciter les acteurs économiques à déclarer leurs activités, tout en promouvant une culture fiscale responsable parmi les citoyens.

De son côté, le ministre des Finances a mis en avant la digitalisation des transactions commerciales comme levier de régulation. La réduction de l’économie informelle, selon lui, doit passer par une approche intégrée qui touche à l’ensemble des secteurs économiques. Il a annoncé que 2025 serait l’année de la généralisation des paiements électroniques, facilitant ainsi la traçabilité et le contrôle des flux financiers.

L’un des objectifs majeurs des autorités algériennes est de renforcer la numérisation des transactions commerciales et fiscales. La digitalisation est perçue comme un moyen efficace pour garantir une meilleure traçabilité des paiements et faciliter l’intégration des acteurs économiques dans le système formel. Cette transition numérique contribuera également à améliorer la collecte des taxes et à réduire l’évasion fiscale. Ainsi, 2025 est annoncée comme l’année où les paiements électroniques deviendront largement accessibles à tous les secteurs économiques.

L’impact de l’économie informelle sur les finances publiques

L’économie informelle représente une part significative du PIB algérien, avec plus de 8 000 milliards de dinars circulant en dehors du système bancaire. Cette situation prive l’État de ressources fiscales vitales, limitant sa capacité à investir dans des projets de développement. Le rapport de la Banque d’Algérie a estimé que cette économie parallèle échappe en grande partie à l’impôt, ce qui réduit les recettes budgétaires. En rendant ces activités plus transparentes et en facilitant leur intégration dans l’économie formelle, les autorités espèrent augmenter les recettes fiscales et promouvoir un développement économique plus inclusif.

Des ateliers de travail pour assurer la mise en œuvre

Les ministres ont annoncé la création de groupes de travail réguliers entre leurs départements respectifs, visant à assurer le suivi de l’application des mesures proposées. Ces ateliers permettront de définir des objectifs clairs et de corriger les éventuels dysfonctionnements. Les discussions porteront également sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, des problématiques étroitement liées à l’économie informelle. Cette coordination interministerielle vise à offrir une vision claire et cohérente pour moderniser l’économie algérienne et restaurer la confiance des opérateurs économiques.

En conclusion, le gouvernement algérien adopte une approche ambitieuse pour structurer son économie en luttant contre l’informalité. Les mesures mises en place, notamment la digitalisation des transactions et l’élargissement de la base fiscale, devraient renforcer les capacités de financement public et permettre un environnement économique plus transparent et compétitif.

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