Le gouvernement algérien a annoncé une augmentation significative de l’allocation touristique lors du Conseil des ministres présidé par le président Abdelmadjid Tebboune le 8 décembre 2024. À compter de janvier 2025, cette allocation passera de 100 euros à 750 euros par adulte et 300 euros par mineur, marquant une étape importante pour répondre aux attentes des citoyens algériens voyageant à l’étranger.
L’allocation touristique, instituée en 1997, était jusqu’alors fixée à 15 000 dinars, soit environ 100 euros au taux de change officiel, une somme souvent jugée insuffisante pour couvrir les besoins des voyageurs. Cette faiblesse contraignait de nombreux Algériens à se tourner vers le marché noir des devises, où l’euro s’échange actuellement à environ 260 dinars, rendant les voyages à l’étranger inaccessibles pour une grande partie de la population.
L’augmentation à 750 euros par adulte et 300 euros par mineur vise à réduire cette dépendance au marché parallèle tout en améliorant le pouvoir d’achat des citoyens dans le cadre des voyages touristiques. Selon le communiqué officiel, cette mesure fait partie des engagements présidentiels visant à améliorer le bien-être des Algériens.
Une mesure pour les pèlerins également
Le Conseil des ministres a également abordé l’allocation destinée aux pèlerins. Dès la prochaine saison du hadj, le montant de cette allocation passera à 1 000 dollars par pèlerin. Cette décision s’inscrit dans une volonté d’alléger les charges financières des Algériens accomplissant ce voyage spirituel important.
Un décret exécutif sera publié prochainement pour préciser les conditions et modalités d’obtention de cette allocation. Cette nouvelle mesure, attendue depuis longtemps par les Algériens, devrait encourager une gestion plus formelle et transparente des devises, tout en renforçant la régulation du marché monétaire.
Impact de l’augmentation de l’allocation touristique sur le marché noir des devises ?
Il faut toutefois souligner que la réforme de l’allocation touristique, bien qu’importante, soulève une question centrale : sera-t-elle suffisante pour détourner les Algériens du marché parallèle des devises ? Ce marché, alimenté par un écart important entre le taux officiel et le taux informel, demeure une source majeure de devises pour les citoyens, en particulier ceux qui voyagent régulièrement ou pour de longues périodes. Avec une allocation fixée à 750 euros, beaucoup craignent que cela ne suffise pas à répondre aux besoins réels, laissant le marché noir comme une alternative incontournable.
Cependant, cette augmentation marque une avancée significative dans la volonté des autorités de redonner confiance dans le système financier officiel et de réduire les contraintes pour les voyageurs. En couplant cette mesure à d’autres réformes, comme une flexibilisation des taux de change ou une meilleure accessibilité des devises en banque, le gouvernement pourrait contenir l’expansion du marché parallèle à long terme et renforcer le rôle des institutions financières nationales.