Face aux incertitudes qui continuent de secouer le marché pétrolier, l’OPEP+ a décidé de prolonger jusqu’à la fin de 2026 ses réductions de production, initialement prévues jusqu’en 2025. Cette décision, annoncée lors de la 38ᵉ réunion ministérielle tenue le 5 décembre, vise à stabiliser un marché encore marqué par une demande modérée et des stocks élevés.
Depuis 2023, l’OPEP+ maintient une réduction volontaire de production, atteignant 2,2 millions de barils par jour (mbj), qui sera prolongée jusqu’au premier trimestre 2025. Les baisses additionnelles de 1,6 mbj décidées en avril 2023 seront également prolongées jusqu’à fin 2026. Par ailleurs, les hausses progressives de production initialement prévues à partir d’octobre 2024 sont repoussées à avril 2025 et étalées sur 18 mois, jusqu’en septembre 2026.
Le groupe, représentant environ 50 % de la production pétrolière mondiale, explique cette décision par un ralentissement de la demande mondiale et une concurrence accrue de producteurs extérieurs à l’OPEP, notamment aux États-Unis. La situation économique mondiale, marquée par des indicateurs décevants en Chine et une croissance faible dans de nombreuses régions, a également pesé sur cette décision.
Impact sur les cours du pétrole
Malgré ces efforts de régulation, les cours du pétrole restent en baisse. Au 7 décembre 2024, le prix du baril de Brent s’établit à 71,12 dollars, en recul de 1,35 % par rapport à la veille, tandis que le WTI est à 67,20 dollars, en baisse de 1,61 %.
Ces tendances baissières traduisent une saturation du marché et une prudence des investisseurs face aux perspectives de relance économique. Les membres de l’OPEP+ ont souligné que ces réductions pourraient être ajustées en fonction des conditions du marché, permettant une flexibilité nécessaire pour éviter de nouvelles pressions sur les prix.
Une stratégie prudente mais critiquée
La prolongation des réductions vise à éviter un effondrement des cours tout en maintenant un équilibre entre l’offre et la demande. Cependant, cette stratégie est critiquée par certains analystes qui estiment qu’elle pourrait pénaliser les économies dépendantes des exportations pétrolières à moyen terme.
Pour l’OPEP+, cette politique s’inscrit dans une logique de stabilisation durable, mais son efficacité dépendra en grande partie de l’évolution de la demande mondiale, notamment en Asie, et de la capacité des membres à respecter leurs engagements. Les mois à venir seront décisifs pour mesurer l’impact de ces décisions sur un marché pétrolier toujours fragile.