Depuis des semaines, les marchés pétroliers sont entrés dans une phase d’instabilité. Les prix fluctuent considérablement pour des raisons économiques et géopolitiques.
Pétrole : les prix chutent face aux inquiétudes sur la demande
Les prix du pétrole ont de nouveau plongé depuis le lundi 28 octobre. Ils ont perdu près de 4 % pour des raisons géopolitique et économique. En effet, l'attaque israélienne sur l'Iran, moins importante qu'attendu, a fait chuter les cours. Les investisseurs inquiets de cette attaque se sont rassurés et ont tourné leur attention sur des facteurs économiques, notamment le recul de la demande.
Ce mardi, les cours sont toujours très bas. Le baril de Brent de la mer du Nord est affiché à 71,31 dollars. Pour ce qui est de son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), il est cédé à 67,67 dollars le baril. Le pétrole recule ainsi de plus de 5 dollars par rapport à la dernière séance d'avant le week-end.
Ce recul des prix est imputable au soulagement des marchés concernant l'attaque israélienne sur l'Iran. En effet, elles ont été, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, « plus limitées qu'attendu et n'ont pas visé les infrastructures pétrolières iraniennes ». Ces offensives ont été suivies de déclarations d'apaisement du président iranien, Massoud Pezeshkian, qui a affirmé que son pays ne cherchait pas la guerre, mais promet une « réponse appropriée ».
Andy Lipow de Lipow Oil Associates, de son côté, indique que « ce n'est pas le dernier chapitre de la saga au Moyen-Orient » tout en n'excluant pas que la faible riposte israélienne mène le brut jusqu'aux plus bas niveaux de l'année, enregistrés début septembre.
L'abondance de l'offre plombe les prix du pétrole
« On pourrait s'acheminer vers une sorte d'équilibre régional, réduisant les risques de dommages aux infrastructures pétrolières », anticipe, pour sa part, Daniel Ghali, de TD Securities, qui estime que l'évolution récente des cours est de nature à « entraîner des ventes importantes » par les fonds d'investissement, ce qui fera encore chuter les prix.
Ainsi, en raison de la diminution des risques géopolitiques, le marché pétrolier se recentre sur les fondamentaux, c'est-à-dire la question de l'offre qui est importante et de la demande qui recule. Sur ce plan, James Williams, de WTRG Economics, explique que « tout repose sur la Chine », en soulignant que l'économie de ce pays « n'a pas l'air en grande forme, mais on ne sait pas encore si elle va repartir ou non ». Andy Lipow souligne que les États-Unis ont atteint actuellement des niveaux de production records. La hausse de la production du Canada, du Brésil et du Guyana, « renforce les craintes d'une offre trop abondante », selon l'analyste.
Il faut dire que l'OPEP est sous pression, notamment en raison de la fin des réductions décidées par certains pays de l'organisation. Si ces réductions ne sont pas reconduites en décembre, il se peut que les prix s'effondrent.