Le PLF 2025 a été approuvé en Conseil des ministres et sera prochainement soumis au Parlement. Il comporte plusieurs mesures qui touchent le secteur de l’informel qui représente une partie importante de l’économie en Algérie. En effet, les sommes d’argent qui circulent hors circuit bancaire sont faramineuses. En Algérie, les transactions en cash sont toujours le moyen le plus répondu. Pour atténuer la part de ce marché, le gouvernement a décidé d’interdire certaines transactions en espèce.
Le projet de loi de finances (PLF 2025) prévoit ainsi de renforcer l’utilisation des paiements bancaires et financiers dans certaines transactions spécifiques. Ainsi, ces transactions ne pourront plus se faire en cash. Désormais, les secteurs de l’immobilier, l’automobile et les assurances seront soumis à l’obligation de passer par les banques pour toutes leurs transactions. C’est une mesure qui a pour objectif de lutter contre l’opacité financière, le marché informel et l’évasion fiscale.
Ces mesures sont mentionnées dans le chapitre « dispositions diverses » du PLF 2025. « À compter de la date de publication de la présente loi, les transactions citées ci-après doivent être effectuées, par des moyens autres que l’espèce, à travers les circuits bancaires et financiers », peut-on lire dans l’article 202 du PLF. La loi précise
que cette obligation concerne les transactions immobilières, qu’il s’agisse de biens bâtis ou non bâtis, les opérations de ventes réalisées par les concessionnaires et distributeurs de véhicules et engins, l’achat de yachts et de bateaux de plaisance et les polices d’assurance obligatoires.
Le PLF 2025 s’attaque au secteur de l’informel
Le gouvernement explique que cette loi, qui devra être débattue au Parlement avant sa promulgation, « vise l’institution de l’obligation de paiement par des moyens scripturaux ». « Cette disposition, s’inscrit dans le cadre de l’action d’interdiction d’utilisation des paiements en espèce, pour le règlement des transactions importantes, ci-avant, énumérées et de celle de génération de l’utilisation des moyens de paiement scripturaux, en lieu et place de l’espèce, en vue de favoriser l’inclusion financière et fiscale », précise encore le texte de loi.
Rappelons que les transactions hors circuit bancaires sont à des niveaux très élevés. Le rapport annuel de la Banque d’Algérie pour l’année 2023, rendu public récemment, indique que « malgré une croissance moins importante que l’année précédente (2022, NDLR), la circulation fiduciaire hors banques a contribué à hauteur de 46,7 % à la croissance de la masse monétaire ».
Ainsi, le gouvernement envisage de diminuer les transactions hors circuit bancaire en interdisant l’utilisation de l’espèce dans ces secteurs. D’ailleurs, le PLF 2025 ne précise pas les montants à partir desquels le paiement en espèce est interdit. Ce qui implique que toutes les opérations dans les secteurs cités sont soumises à l’obligation de passer par des banques.