L'économie algérienne reste fortement dépendante aux hydrocarbures malgré la croissance qu'ont connu d'autres secteurs ces dernières années. La croissance économique du pays est, en effet, liée aux prix du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux, alors que l'inflation est également impactée par la hausse des prix à l'international.
Toutefois, ces dernières années, la part des exportations hors hydrocarbures a fortement progressé. La Banque africaine de développement (BAD) a confirmé ce constat dans son dernier rapport des perspectives économiques en Afrique. Concernant l'Algérie, cette institution financière a souligné l’importance de continuer à soutenir, à court terme, les industries locales et d’investir dans les technologies nécessaires à la stratégie d’industrialisation pour gagner le défi de diversification économique.
Ainsi, le rapport, dévoilé le 30 mai, met en avant la dépendance de la croissance économique de l'Algérie aux performances des secteurs du pétrole et du gaz naturel. Il prévoit un taux de croissance de 4 % en 2024 et 3,7 % en 2025.
Creusement du déficit et recul de l'inflation
Ce rapport indique que la part des hydrocarbures dans le PIB, qui était de 44,3 % en 2005, est passée à 34,2 % en 2012 et à 19,5 % en 2019. Un signe de la diversification économique. Pour l'avenir, les performances économiques de l'Algérie seront portées notamment par les secteurs de l’industrie, la construction, les services, ainsi que par le secteur des hydrocarbures, avec une hausse des exportations qui se maintiendra à 5 % en 2024 et 2025.
Le rapport de la BAD prévoit également une baisse significative de l'inflation avec un taux de 6,8 % en 2024 et à 5,7 % en 2025. Une inflation qui a atteint un record avec 9,3 % en 2023. « La politique monétaire est restée accommodante malgré la décision de la Banque centrale, en avril 2023, d’augmenter les réserves obligatoires et d’accélérer l’absorption des liquidités dans le secteur bancaire », indique l'institution pour expliquer le recul de l'inflation.
Par ailleurs, la BAD estime que le déficit budgétaire devrait atteindre 11,1 % du PIB durant l’année en cours et 12 % en 2025. Elle prévoit aussi une hausse des dépenses sociales pour l'année 2025. Un déficit qui ne cesse d'augmenter, passant de 7,8 % du PIB en 2022 à 10,2 % en 2023. Quant à la dette publique, principalement intérieure, elle est passée de 62,1 % du PIB en 2021 à 55,1 % en 2023. Les chiffres du chômage ne sont également pas réjouissants. Le taux était de 14,9 % en 2022 et de 14,5 % en 2021.