La valeur du dinar a été dépréciée et réappréciée à plusieurs reprises selon les conjonctures économiques. Lors de sa dernière rencontre avec des représentants de certains médias, diffusée sur les chaînes de télévision et radios nationales, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur le pouvoir d’achat des Algériens et les mécanismes mis en place pour l’améliorer, dont l’augmentation de la valeur du dinar algérien.
En effet, actionner le levier de la valeur du dinar peut permettre d'endiguer l'inflation importée. Une inflation qui tourne autour des 9 % en Algérie. Un dinar plus fort devra faire reculer l'inflation et également soutenir la production locale en la rendant plus compétitive par rapport aux produits importés.
Comment actionner ce levier et renforcer la valeur du dinar ?
« La Banque d’Algérie ne manipule pas le taux de change, car son intervention consiste à ajuster la parité du dinar en fonction de paramètres macro-économiques bien définis », explique l’ex-vice-gouverneur de la Banque d'Algérie, Djamel Benbelkacem, dans un entretien accordé au journal L'Algérie Aujourd'hui.
Cet expert souligne que « la cible principale » de la BA est « d'abord le Taux de change effectif réel (TCER) dont elle veille à garantir l’équilibre et la stabilité, non pas au jour le jour, mais à moyen terme, soit sur des périodes d’un an à deux ans ou même plus ». L'institution financière peut intervenir « sur le Taux de change effectif nominal (TCEN) qu’elle fixe au quotidien sur le marché interbancaire des changes, c’est-à-dire le marché officiel des devises » pour assurer cet équilibre.
L'expert explique également que « le taux de change effectif réel, évolue en fonction de quatre paramètres essentiels, en l’occurrence, l’évolution des prix du pétrole, le poids des dépenses publiques, le degré d’ouverture de l’économie, soit le poids de ses importations et exportations dans le Produit intérieur brut (PIB) et enfin, le paramètre le plus important, à savoir le différentiel de productivité et donc d’inflation avec les principaux partenaires commerciaux du pays ».
« Pour préserver les équilibres macro-économiques, il faut veiller à garder stable le taux de change effectif réel », souligne l'expert qui indique que « la Banque d’Algérie peut intervenir pour ajuster à la baisse ou à la hausse le taux de change effectif nominal du dinar qu’elle fixe elle-même sur le marché des changes ».
Concernant la situation économique actuelle, Djamel Benbelkacem indique qu' « Aujourd'hui, on peut effectivement réapprécier le taux de change nominal du dinar, dès lors que les équilibres macro-économiques ont évolué favorablement avec la remontée des prix du pétrole et les soldes positifs du compte courant extérieur et de la balance des paiements ».