L’exploitation du gaz de schiste ne doit pas tarder. L’Algérie est sur le point de finaliser des accords importants avec deux géants américains de l’énergie, ExxonMobil et Chevron, après plusieurs mois de discussions.
Samir Bekhti, président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), a indiqué que « les aspects techniques ont été plus ou moins convenus, mais l’aspect commercial est encore en négociation et sera bientôt finalisé ». Cette annonce suit les rencontres entre Abdelmadjid Tebboune et les représentants des deux compagnies en juin et juillet derniers, marquant un tournant dans la stratégie énergétique du pays.
L’annonce de ces accords est un signal fort pour l’Algérie qui, selon Bekhti, a décidé de ne plus distinguer officiellement entre gaz conventionnel et gaz de schiste. « Nous devons maîtriser les aspects économiques des énergies non conventionnelles », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’importance d’adapter le pays aux nouvelles réalités énergétiques. Cette orientation s’inscrit dans une volonté de renforcer la position du pays sur le marché mondial tout en optimisant l’exploitation de ses vastes ressources naturelles.
Chevron a confirmé cet intérêt, notant que « l’Algérie possède un système pétrolier de classe mondiale avec un potentiel de ressources pétrolières et gazières importantes ». Les deux entreprises américaines voient des synergies dans une coopération avec l’Algérie, notamment grâce à son réseau d’infrastructures pétrolières et gazières déjà bien développé. En effet, les projets qui se situent près des installations existantes pourraient prendre entre deux et trois ans pour être pleinement opérationnels, comme l’a précisé Bekhti.
Avec l’exploitation du gaz de schiste, l’Algérie sur le point de devenir un hub énergétique stratégique
L’Algérie, avec ses immenses ressources en gaz de schiste, détient la troisième plus grande réserve mondiale, juste après la Chine et l’Argentine. Ces atouts géographiques, combinés à la proximité de l’Europe grâce aux gazoducs, donnent au pays un avantage décisif par rapport à des concurrents plus éloignés comme le Qatar. Ce dernier, par exemple, doit expédier du gaz naturel liquéfié par voie maritime. Le pays pourrait suivre un modèle similaire à celui des États-Unis dans l’exploitation du gaz de schiste, mais avec un temps d’adaptation plus court, grâce à ses infrastructures existantes.
Le contexte international, notamment la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le marché de l’énergie, a renforcé cette dynamique. L’Europe, en quête de solutions pour diversifier ses approvisionnements en gaz, se tourne de plus en plus vers l’Algérie, un fournisseur stable et géographiquement proche. Ce repositionnement stratégique permet à Alger de jouer un rôle clé sur le marché énergétique mondial.
Dans les mois à venir, l’Agence Alnaft prévoit un appel d’offres pour des blocs pétroliers et gaziers d’ici la fin du premier trimestre 2026, après plus de dix ans sans en organiser. Ce processus devrait attirer de nouvelles compagnies internationales et renforcer la position de l’Algérie comme acteur central de l’énergie dans la région méditerranéenne. L’arrivée d’Exxon et de Chevron est un tournant important dans cette démarche.








