Les cours de l’euro et du dollar continuent de grimper sur le marché noir en Algérie, atteignant des niveaux jamais vus auparavant. Cette hausse soudaine révèle une pression persistante sur la disponibilité des devises, malgré les efforts du gouvernement pour réguler les flux financiers. Le décalage entre les marchés officiels et parallèles ne cesse de se creuser.
Depuis quelques jours, les taux de l’euro ont franchi des seuils historiques sur le marché parallèle à Alger. Sur le site du Port-Saïd, un marché bien connu pour ses transactions informelles, l’euro est désormais échangé à 26 500 DZD pour 100 EUR à la vente et 26 300 DZD à l’achat ce mardi, un montant jamais atteint jusque-là. Le dollar américain connaît une évolution similaire, avec un taux de vente à 22 600 DZD et un taux d’achat à 22 400 DZD, indique ForexAlgérie. Ces chiffres sont largement supérieurs aux taux officiels pratiqués par la Banque d’Algérie, accentuant l’écart entre les circuits bancaires et le marché parallèle.
Les mesures réglementaires en place pour limiter l’envolée de l’euro face au dinar
Face à cette montée en flèche des devises étrangères, le gouvernement a pris des mesures pour tenter de limiter l’impact sur l’économie. Depuis octobre 2024, un plafond a été fixé pour l’exportation de devises : 7 500 EUR par an pour les résidents et non-résidents. Ce plafond vise à renforcer la traçabilité des flux sortants et limiter les fuites de capitaux via le marché informel. Parallèlement, toute transaction excédant ce montant doit être accompagnée d’un avis de retrait bancaire, effectué à partir d’un compte en devises domicilié en Algérie.
Pour compenser les besoins des voyageurs, le gouvernement a également revu à la hausse la dotation touristique. Depuis le Conseil des ministres du 8 décembre 2024, les montants alloués pour les voyages ont été augmentés : 750 EUR pour les adultes et 300 EUR pour les mineurs, accordés une fois par an. Cette mesure vise à limiter le recours au marché parallèle tout en offrant un soutien modéré aux voyageurs.
Un marché noir toujours dominant
Malgré ces réformes, la pression sur le dinar algérien demeure forte. L’écart entre les taux bancaires officiels et ceux du marché parallèle est de plus en plus marqué, ce qui montre que la demande en devises reste largement insatisfaite dans les circuits bancaires. Les ménages, étudiants et opérateurs économiques continuent de se tourner vers des solutions informelles, faute de pouvoir accéder facilement aux devises via les canaux officiels.
