Les prix du pétrole ont connu des fluctuations importantes, suite à l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, provoquée par l’instauration de nouveaux droits de douane. Le 9 avril 2025, le Brent a chuté à son plus bas niveau depuis quatre ans, tombant à 58,47 dollars le baril. Cette baisse a été alimentée par les nouvelles mesures douanières prises par les États-Unis, avec des tarifs supplémentaires sur les produits chinois, ce qui a poussé la Chine à répondre par des taxes de rétorsion sur les produits américains.
Cependant, une légère reprise a été observée en fin de journée, lorsque le président américain Donald Trump a annoncé une révision de ses taxes douanières. Cette décision a permis aux prix de se redresser, avec une hausse de 2 dollars à la fermeture des marchés.
Une reprise timide des prix du pétrole malgré l’instabilité géopolitique
Ce jeudi, le Brent, référence du pétrole algérien, se négocie à 63,87 dollars, soit 4 dollars de plus que la veille. Néanmoins, l’incertitude persiste, et les analystes redoutent que la guerre commerciale ne freine la croissance mondiale et n’aggrave la situation sur le marché du pétrole. En effet, une récession économique pourrait réduire la demande énergétique mondiale et accentuer la baisse des prix du pétrole.
Le ministère chinois des Finances a réagi en augmentant les droits de douane sur les produits américains, de 34 % à 84 %, à partir du 10 avril. Le porte-parole du ministère chinois du Commerce a averti que « si les États-Unis insistent sur l’escalade des restrictions commerciales, la Chine a à la fois la détermination et les moyens de réagir avec force, et elle le fera ». Cette escalade des tensions commerciales n’a fait qu’aggraver les inquiétudes sur l’impact de ces politiques sur l’économie mondiale.
Le marché pétrolier a connu une débâcle, les contrats à terme sur le Brent ayant chuté de 4,02 dollars, soit 6,40 %, pour atteindre 58,80 dollars le baril, un seuil jamais atteint depuis 2021. Les contrats sur le brut américain WTI ont également diminué de 4,03 dollars, soit 6,76 %, pour se stabiliser à 55,55 dollars. Les prix ont donc légèrement repris toutefois, la décision de l’OPEP+ d’augmenter sa production de 411 000 barils par jour en mai 2025 risque de surcharger le marché déjà fragilisé par une demande incertaine.
Les analystes estiment que la poursuite des tensions commerciales, combinée à la hausse de la production de l’OPEP+ et à la baisse de la consommation en Chine, pourrait entraîner davantage de baisses de prix, prévoyant que le Brent et le WTI pourraient descendre respectivement à 62 et 58 dollars d’ici décembre 2025, et à 55 et 51 dollars d’ici décembre 2026. Cette situation met en lumière la fragilité du marché pétrolier face aux bouleversements géopolitiques mondiaux et à l’instabilité économique.
