En prévision de l’Aïd el-Kebir, l’Algérie a annoncé son intention d’importer un million de têtes de bétail pour faire face à la demande accrue en période de fête. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la mise en place d’un cahier des charges pour une consultation internationale afin de trouver des pays capables de fournir cette quantité de bétail.
Cette décision a été prise lors du Conseil des ministres du 9 mars, dans le but de stabiliser les prix et d’éviter toute spéculation. Le président a précisé que l’importation serait gérée par les institutions et organismes spécialisés de l’État, en coordination avec des coopératives publiques pour garantir une distribution équitable du bétail à travers les wilayas.
Il a aussi évoqué la possibilité de faciliter l’achat des moutons par les travailleurs, notamment en autorisant les œuvres sociales des entreprises et des institutions publiques à participer à la distribution des animaux. Cette démarche vise à assurer l’accessibilité des bêtes sacrificielles à tous les citoyens, particulièrement durant cette période de forte demande. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de fixer un plafond pour les prix de ces importations afin d’éviter une inflation incontrôlée des prix.
Les moutons espagnols à 45 000 DA, pour l’Aïd el-Kebir
Dans ce cadre, l’importation concernera notamment des moutons espagnols, dont la qualité est particulièrement appréciée sur le marché algérien. « Les prix des têtes de bétail en Espagne avoisinent les 300 euros par tête », a précisé Mohamed Toumi, propriétaire de la société «Rahma MEAT » et un des principaux importateurs de viande rouge en Algérie, dans une déclaration au journal arabophone à Ennahar Online. Environ 50 % du prix de chaque mouton est constitué de viande, et l’autre moitié correspond aux abats. Un mouton pesant entre 40 et 50 kilogrammes peut ainsi coûter jusqu’à 275 euros, soit l’équivalent de 45 000 DA. « Le prix total peut atteindre 275 euros, ce qui inclut 50% de viande et les 50% restants sont constitués d’abats », a-t-il précisé.
Les moutons espagnols sont réputés pour leur qualité supérieure par rapport aux races roumaines et italiennes, ce qui justifie leur prix plus élevé. En parallèle, le prix des ovins roumains et italiens est nettement plus bas, ce qui pourrait également influencer l’approvisionnement du marché algérien.
L’Algérie cherche ainsi à garantir un approvisionnement suffisant tout en contrôlant les prix afin d’éviter les hausses injustifiées durant la période de l’Aïd el-Kebir. Ce processus d’importation s’inscrit dans une stratégie plus large de régulation du marché, visant à mieux gérer les fluctuations saisonnières de l’offre et de la demande. Avec cette importation et la mise en place de contrôles stricts, le gouvernement espère éviter toute spéculation et garantir à chaque citoyen un accès équitable aux moutons sacrificiels pendant l’Aïd el-Kebir.
