Airbnb : ces villes qui serrent la vis

Face à la crise du logement, de plus en plus de villes françaises durcissent la réglementation sur les locations touristiques. Après Paris, c’est Marseille qui limite désormais les locations en résidence principale à 90 jours par an. D’autres municipalités comme Annecy, Nice ou Saint-Malo prennent également des mesures pour contenir l’explosion des meublés de tourisme, accusés d’assécher l’offre locative pour les habitants. Ces restrictions s’inscrivent dans un cadre plus large, avec la loi « anti-Airbnb » adoptée en 2024.

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Airbnb écrit sur un ordinateur pour illustrer les locations saisonnières
Airbnb : ces villes limitent drastiquement les locations saisonnières | Econostrum.info

L’essor des locations saisonnières inquiète de nombreuses communes, qui y voient une menace pour le marché locatif traditionnel. Face à cette situation, plusieurs grandes villes françaises réduisent le nombre de jours autorisés pour les locations courtes durées. 

Depuis janvier 2025, toutes les communes françaises ont la possibilité de fixer un plafond maximal de 90 jours par an pour les locations de résidences principales sur des plateformes comme Airbnb ou Abritel. Paris a été l’une des premières à appliquer cette restriction, suivie de près par Marseille, où la mairie a décidé de réduire d’un quart la durée maximale de mise en location, passant de 120 à 90 jours par an.

Les propriétaires marseillais qui dépassent cette limite s’exposent à une amende de 15 000 euros. Selon Capital, une réflexion est également en cours à Avignon, où la municipalité envisage de réduire encore davantage le nombre de nuitées autorisées dès 2026, afin de préserver l’offre de logements destinés aux résidents permanents.

Annecy, Nice et Saint-Malo : vers des quotas stricts

Certaines villes ne se contentent pas d’un plafond annuel et choisissent d’imposer des quotas précis pour les locations touristiques. À Annecy, où la demande en logements explose, la mairie a fixé un maximum de 2 660 logements meublés pour limiter la conversion de biens en locations saisonnières. De plus, chaque autorisation ne sera valable que pour quatre ans, et ne pourra être accordée qu’à une seule personne physique ou morale.

À Nice, le maire Christian Estrosi salue les récentes évolutions législatives qui permettent aux communes de mieux réguler les meublés touristiques. L’objectif affiché est de réduire de moitié le nombre de locations saisonnières disponibles dans la ville. À Saint-Malo, où le marché locatif est en tension, la municipalité a instauré un système de zones, limitant la location meublée de courte durée à 12,5 % des logements dans le centre historique.

Un cadre législatif renforcé autour des locations courtes durées

Le gouvernement a adopté en novembre 2024 la loi « anti-Airbnb », qui offre aux maires de nouveaux outils pour lutter contre la pénurie de logements. Cette législation encourage la location longue durée en imposant des contraintes supplémentaires aux propriétaires qui privilégient les locations saisonnières.

Face à ces nouvelles régulations, les plateformes comme Airbnb réagissent prudemment. Leur directeur général pour la France et la Belgique, Clément Eulry, estime que ces restrictions ne résoudront pas la crise du logement et risquent de pénaliser les familles qui comptent sur ces revenus complémentaires. Toutefois, il se dit favorable à des règles proportionnées et ciblées, comme les quotas par quartier mis en place à Annecy.

Les restrictions sur les locations Airbnb marquent un tournant majeur dans la gestion du marché locatif en France. Si ces mesures visent à protéger les habitants et freiner la flambée des loyers, elles pourraient aussi entraîner une reconfiguration du secteur touristique. L’avenir dira si ces limitations suffiront à rétablir un équilibre entre tourisme et logement accessible pour les résidents des grandes villes.

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