Face à la montée en puissance des locations saisonnières, Marseille a décidé de renforcer son encadrement des meublés touristiques. La municipalité impose désormais une limite de 90 jours par an pour les propriétaires louant leur résidence principale, contre 120 jours auparavant.
Cette décision s’inscrit dans une politique plus large visant à endiguer la pénurie de logements pour les habitants de Marseille. Selon la municipalité, l’essor des plateformes comme Airbnb a contribué à une hausse des loyers et à une réduction du parc locatif traditionnel.
Le maire Benoît Payan insiste sur la nécessité de protéger le marché immobilier local. Il affirme que la priorité doit être donnée aux Marseillais et que cette nouvelle réglementation est un pas supplémentaire vers une ville plus accessible pour ses habitants.
Airbnb dénonce une décision injuste
Du côté d’Airbnb, la réaction ne s’est pas fait attendre. Clément Eulry, directeur général de la plateforme pour la France et la Belgique, a vivement critiqué la mesure, estimant qu’elle ne changera pas l’offre globale de logements disponibles. Il souligne que de nombreux propriétaires dépendent de la location saisonnière pour améliorer leur pouvoir d’achat et qu’ils seront les premiers pénalisés par cette décision.
Airbnb rappelle également que la plateforme contribue financièrement à la ville de Marseille via la taxe de séjour. En 2023, cette taxe a généré 4,2 millions d’euros, dont près de 3 millions ont été reversés à l’office du tourisme de la ville.
Une réglementation de plus en plus stricte à Marseille
Ce durcissement des règles s’ajoute à d’autres mesures déjà mises en place pour freiner la spéculation immobilière liée aux locations touristiques. Depuis plusieurs années, la ville impose aux propriétaires de résidences secondaires louées en meublé touristique de compenser en mettant sur le marché locatif un logement de taille équivalente.
Une brigade municipale a également été créée en 2023 pour contrôler les annonces frauduleuses et vérifier que les propriétaires respectent les réglementations en vigueur. Marseille a également interdit les boîtes à clé dans l’espace public, un dispositif souvent utilisé par les loueurs Airbnb, rappellent nos confrères de BFMTV.
Quel impact pour les propriétaires et les touristes ?
Avec cette nouvelle limitation à 90 jours par an, de nombreux propriétaires risquent de revoir leur modèle économique. Certains pourraient privilégier la location longue durée, tandis que d’autres pourraient tenter de contourner la réglementation en ne déclarant pas toutes leurs nuitées.
Pour les touristes, cette mesure pourrait réduire le nombre d’offres disponibles, notamment en période estivale, et entraîner une hausse des prix des hébergements restants sur le marché.
La ville de Marseille, quant à elle, continue son bras de fer avec les plateformes de location saisonnière. Reste à savoir si ces nouvelles règles permettront réellement de freiner la spéculation et de redonner aux Marseillais un accès plus facile au logement.