Le scandale des airbags Takata continue de secouer l’industrie automobile. Entre rappels étendus, plaintes pour tromperie et critiques des autorités, la gestion de cette crise soulève des questions sur la sécurité des automobilistes et la responsabilité des constructeurs. Stellantis et Citroën, particulièrement visés, sont poussés à accélérer leurs mesures correctives à l’échelle européenne.
Face à l’ampleur du problème, le ministère des Transports a intensifié ses efforts. Depuis janvier 2025, une campagne d’information massive a été lancée dans les territoires ultramarins pour inciter les automobilistes concernés à remplacer leurs airbags défectueux. Le Service de surveillance des véhicules et des moteurs (SSMVM) a également exigé des constructeurs des mesures strictes, comme des rappels élargis, la publication de listes complètes des véhicules impactés, et l’instauration d’un « stop-drive » pour les modèles les plus dangereux.
Stellantis, après avoir limité ses rappels aux zones chaudes et humides comme le sud de l’Europe, a annoncé le 21 janvier 2025 l’extension de sa campagne à toute l’Europe. Cette opération, qui touchera près de 870 000 véhicules, vise à remplacer les airbags défectueux des modèles Citroën C3 et DS3 produits entre 2009 et 2019. Priorité sera donnée aux véhicules les plus anciens, notamment dans le nord de la France et d’autres pays européens.
Des plaintes pour gestion tardive et préjudices
L’association UFC-Que Choisir ne s’est pas contentée d’une mise en demeure en juin 2024. Le 22 janvier dernier, elle a déposé plainte contre Stellantis et Citroën pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui. L’organisme dénonce notamment des retards jugés inexcusables dans les rappels et l’absence d’indemnisation des clients ayant subi des préjudices liés à l’immobilisation de leurs véhicules.
Ces critiques visent également les autorités. UFC-Que Choisir demande, à travers son communiqué, la création d’une commission d’enquête parlementaire pour examiner les responsabilités des constructeurs et des pouvoirs publics dans la gestion tardive et fragmentée de cette crise.
Le scandale Takata, désormais une affaire mondiale qui inquiète les automobilistes
Le cas Takata est emblématique de la difficulté à gérer une crise industrielle d’une telle ampleur. Ce scandale, débuté aux États-Unis avec des millions de véhicules rappelés, a révélé les dangers liés aux airbags défectueux. En effet, les composants chimiques des gonfleurs se détériorent dans les climats chauds et humides, provoquant des explosions lors de déploiements d’airbags, avec des risques graves pour les occupants des véhicules.
Comment expliquer que des modèles soient encore équipés de ces airbags en Europe alors que leur dangerosité est connue depuis des années ? Pourquoi les campagnes de rappel ont-elles été si limitées géographiquement et si tardives ? Ces questions restent sans réponse, alimentant la méfiance des consommateurs.
Avec près de 30 marques et 140 modèles concernés par des rappels, l’affaire Takata dépasse les seuls constructeurs comme Citroën ou Volkswagen. Si les pouvoirs publics et les associations multiplient les pressions, la résolution complète de cette crise nécessitera une action coordonnée à l’échelle européenne et des engagements fermes pour protéger les automobilistes. Le retard accumulé ne doit plus être un obstacle à la sécurité des consommateurs.