L’association de consommateurs CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) a annoncé le lancement d’une action de groupe contre le constructeur automobile Stellantis, suite à la gestion jugée insuffisante des rappels de véhicules équipés d’airbags Takata défectueux.
Cette action, qui concerne 150 propriétaires de véhicules, vise à faire valoir les préjudices subis par ces automobilistes en raison des mesures de rappel, qualifiées de « tardives, partielles et désorganisées » par la CLCV. Le rappel de véhicules touche actuellement environ 1,7 million de voitures en France, principalement des modèles de marques comme Citroën, DS et Opel.
Il concerne des airbags défectueux fabriqués par Takata, qui sont responsables d’incidents graves, notamment des explosions inattendues des coussins de sécurité. Ce phénomène est dû à la dégradation du nitrate d’ammonium utilisé dans ces airbags, particulièrement dans les climats chauds et humides. Selon le ministère des Transports, ces airbags ont causé la mort de 18 personnes et blessé 25 autres en France, dont 16 décès survenus en Outre-Mer.
Les airbags défectueux ont notamment provoqué des blessures graves chez des conducteurs de véhicules comme la Citroën C3. En raison de la défaillance des airbags, des pièces métalliques et plastiques peuvent être projetées dans l’habitacle, ce qui peut entraîner des blessures sévères. La CLCV dénonce les préjudices subis par les propriétaires, parmi lesquels figurent des préjudices matériels liés à l’immobilisation des véhicules pour leur remplacement, ainsi que des préjudices moraux, notamment le « préjudice d’anxiété » ressenti par les conducteurs.
Stellantis rappelle les mesures prises concernant les airbags Takata
Stellantis, le constructeur automobile concerné, n’a pas souhaité commenter la procédure en cours, mais a rappelé dans un communiqué que le groupe mettait en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer la sécurité de ses clients. Selon l’entreprise, 70% des véhicules concernés par le rappel en France, notamment les Citroën, DS et Opel, ont déjà été traités, avec un taux de 90% de véhicules C3 et DS3 ayant déjà subi le remplacement des airbags défectueux.
L’action de groupe lancée par la CLCV s’inscrit dans un contexte où Stellantis fait face à des critiques croissantes concernant la gestion du scandale des airbags Takata. L’association UFC-Que Choisir avait également lancé une action en justice similaire en juillet 2025. Ce scandale a également eu des répercussions internationales : aux États-Unis, des constructeurs comme Ford, Toyota, Honda, et d’autres ont versé un total de 1,5 milliard de dollars d’indemnisation aux victimes des airbags défectueux.
En France, cette nouvelle action en justice renforce les pressions sur Stellantis et met en lumière les manquements dans la gestion du rappel des véhicules et la sécurité des conducteurs. La CLCV réclame désormais des compensations pour les propriétaires des véhicules concernés, et l’affaire continue de faire l’objet d’une attention accrue de la part des autorités et des consommateurs.








