Aides publiques : les jeunes sont-ils plus avantagés que les seniors ?

Les transferts publics financent une part importante de la consommation des jeunes et des seniors, mais l’évolution des aides montre des écarts significatifs entre ces deux générations.

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Deux femmes, une senior et une plus jeune, échangent avec le sourire autour de documents, illustrant un échange intergénérationnel sur les aides et démarches administratives.
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Le débat sur la répartition des aides publiques entre les générations est relancé à l’heure où les réformes des retraites et du financement des jeunes sont au cœur des discussions. Une étude menée par Hyppolite d’Albis, Jacques Navaux et Jacques Pelletan, publiée dans la revue Mermoz, analyse comment l’État soutient différemment les moins de 25 ans et les plus de 60 ans.

Selon une analyse de trois économistes relayée par Les Echos, la part des transferts publics dans le financement de la consommation des plus de 60 ans a fortement diminué au fil des décennies. En 1979, l’État prenait en charge 70 % de leur consommation, contre 66 % en 2009 et 56 % en 2019. Cette baisse s’explique par une volonté progressive de réduire la dépendance des retraités aux aides publiques et d’inciter à un financement par des revenus propres.

Les 60-64 ans sont aujourd’hui moins dépendants des aides publiques qu’il y a dix ans. Avec un taux d’emploi en hausse, ils financent désormais 94 % de leur consommation sur leurs propres ressources, contre 76 % en 2009. En revanche, les plus de 65 ans restent nettement plus dépendants de l’État, avec 69 % de leur consommation couverte par les transferts publics en 2019, contre 79 % en 2009.

Une dépendance accrue des jeunes aux aides publiques et familiales

Contrairement aux seniors, les jeunes voient leur dépendance aux aides de l’État et au soutien familial augmenter. Depuis 2009, la part de leur consommation financée par l’État s’est stabilisée à 48 %, contre 35 % en 1979. Cette hausse s’explique notamment par l’allongement des études et une entrée plus tardive sur le marché du travail.

Le soutien familial a également pris une place croissante. En 1979, il représentait 32 % de la consommation des jeunes, contre 44 % en 2019. Chez les 18-24 ans, cette dépendance atteint 39 %, révélant une forte hétérogénéité des situations. Certains jeunes peuvent compter sur une aide financière régulière de leurs parents, tandis que d’autres doivent se débrouiller seuls, creusant les inégalités.

Une répartition des aides qui interroge

Si l’on observe l’évolution des aides publiques, on constate une tendance à la réduction du soutien aux retraités et une stabilisation, voire une hausse de l’accompagnement des jeunes. Contrairement aux idées reçues, la jeunesse n’est pas « sacrifiée », comme l’explique Hyppolite d’Albis aux Echos. Elle est, au contraire, de plus en plus prise en charge par l’État et la famille.

Pour autant, la question de l’équité intergénérationnelle reste posée. Avec l’augmentation du nombre de retraités, les dépenses publiques liées aux seniors restent élevées, même si leur prise en charge individuelle diminue. En parallèle, les jeunes doivent faire face à un coût de la vie plus élevé et des conditions d’emploi plus précaires, ce qui justifie leur besoin croissant d’aides.

Quel avenir pour la répartition des aides publiques ?

Alors que le débat sur le financement des retraites et des aides aux jeunes continue d’animer les discussions politiques, la répartition des transferts publics entre générations pourrait évoluer. Si les retraités doivent de plus en plus compter sur leurs propres ressources, les jeunes restent dépendants de l’État et de leur entourage familial.

La question est donc de savoir si ce modèle est durable ou s’il faudra repenser la répartition des aides pour répondre aux défis économiques et démographiques des prochaines années.

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