Le budget 2025 de l’Aide médicale d’État a fait l’objet d’intenses négociations entre députés et sénateurs. Un compromis a été trouvé avec une réduction des crédits, tout en maintenant les critères d’éligibilité. Retour sur les enjeux et les débats autour de cette réforme.
Le Sénat, dominé par la droite, avait initialement voté une réduction de 200 millions d’euros des crédits de l’AME, les faisant passer de 1,3 milliard à 1,1 milliard d’euros. Cette coupe budgétaire visait à restreindre l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière, en transformant l’AME en une Aide médicale d’urgence. Toutefois, après négociation en commission mixte paritaire, un compromis a été trouvé avec un budget finalement fixé à 1,2 milliard d’euros, soit une baisse de 111 millions.
Maintien du dispositif malgré la pression du Sénat
Malgré cette réduction budgétaire, les socialistes estiment avoir évité un durcissement des conditions d’accès. Philippe Brun, député socialiste, avait plaidé pour un budget sincère, arguant que la réduction des fonds entraînerait une augmentation des dépenses hospitalières pour les urgences. Il avait déclaré : « À la fin, les gens iront à l’hôpital pour se faire soigner et ça fera de la dette pour la Sécurité sociale ». Finalement, la suppression de l’article 65, qui imposait un passage devant une commission médicale, a permis de préserver l’accès aux soins.
Les socialistes et la gauche se félicitent du maintien du dispositif. Le président du groupe PS à l’Assemblée nationale a affirmé : « Il n’y aura donc pas de remise en question du dispositif de l’AME dans cette loi, comme l’auraient espéré les Républicains et le Rassemblement national », rapporte Public Sénat. Cette déclaration illustre la fracture politique sur ce sujet sensible, où la droite et l’extrême droite souhaitent une restriction drastique, tandis que la gauche défend une approche humanitaire et pragmatique.
Le dossier de l’aide médicale d’État qui reste sous tension
Si un accord a été trouvé pour 2025, le débat sur l’AME est loin d’être clos. La droite sénatoriale continue de plaider pour une refonte complète du dispositif, mettant en avant le coût croissant de cette aide. De leur côté, les défenseurs du système actuel alertent sur les conséquences sanitaires et économiques d’une réduction trop drastique des soins pour les populations précaires.
La baisse de 111 millions d’euros du budget de l’AME marque un compromis politique, mais la question de son avenir à long terme reste ouverte. Entre réduction budgétaire et maintien des soins, le gouvernement devra trouver un équilibre entre contrainte financière et accès aux soins essentiels.