Depuis sa mise en place en 2022, le remboursement à 75 % des frais de transport par les entreprises est devenu une aide incontournable pour de nombreux travailleurs. Cependant, pour l’année 2025, cette mesure pourrait être remise en cause, après l’absence de financement dans le budget de la Sécurité sociale. Une décision qui risque de faire des vagues.
Introduite pour alléger le quotidien des travailleurs, en particulier face à la hausse des coûts des transports, la prise en charge à hauteur de 75 % des titres de transport par les entreprises a été une bouée de sauvetage pour de nombreux salariés. Ce remboursement avait un double objectif : améliorer le pouvoir d’achat des Français et encourager l’utilisation des transports en commun, afin de réduire les émissions de CO2. Mais l’absence de financement dans le budget 2025 fait peser une incertitude sur sa reconduction, suscitant de vives inquiétudes, notamment parmi les travailleurs vivant en zones rurales et périurbaines.
Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025, la mesure a été censurée, créant un climat de mécontentement chez les parlementaires et les organisations syndicales. Le gouvernement a estimé qu’il n’était plus nécessaire d’inclure ce remboursement dans le budget, arguant que la prise en charge de 50 % des frais de transport demeurait suffisante. Toutefois, cette décision a été perçue comme un coup porté aux salariés les plus vulnérables, pour qui la prise en charge à 75 % représentait un soulagement face à la flambée des prix des transports.
Les conséquences de la fin de l’aide au transport pour les salariés et les entreprises
L’impact de cette décision pourrait se faire sentir rapidement. De nombreux travailleurs, en particulier ceux habitant dans des zones moins desservies par les transports en commun, risquent de voir leurs dépenses de transport augmenter de manière significative.« Cette aide était vraiment indispensable à mon budget. Le transport public est ma seule option pour me rendre au travail. Avec cette suppression, je vais devoir réajuster mes dépenses », confie Cécile, une salariée interrogée par le Figaro.
Pour les entreprises, cela pourrait entraîner des difficultés à maintenir la mobilité de leurs employés, notamment pour les trajets longue distance. Certaines entreprises expriment déjà leur inquiétude quant à l’effet de cette suppression sur la fidélisation et la motivation de leurs salariés.
Malgré cette censure, des voix s’élèvent dans le camp parlementaire pour maintenir ce remboursement à 75 %. Plusieurs sénateurs estiment qu’il s’agit d’une aide indispensable, non seulement pour soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs, mais aussi pour encourager une transition énergétique efficace en favorisant l’utilisation des transports publics. « Cette mesure ne fait qu’aggraver la situation des travailleurs, qui voient déjà leur budget réduit à peau de chagrin », s’est indigné le député de la France Insoumise, Pierre Dharréville au Figaro.
Ces défenseurs de la mesure préconisent sa pérennisation, insistant sur le fait que cette aide contribue à une meilleure qualité de vie pour les salariés tout en répondant aux enjeux écologiques. Il faudra attendre le vote d’un nouveau budget au début de l’année 2025 pour assister à une potentielle reconduction de cette mesure.