Depuis quelques mois, les voyageurs n’étaient plus obligés de montrer, au niveau des contrôles de sécurité des aéroports européens, leurs flacons de shampoing, leurs ordinateurs, ni même leurs parfums présents dans leur valise cabine. Mais une décision de la Commission européenne remet en cause cette mesure.
En bref :
- À partir du 1ᵉʳ septembre, les voyageurs ne pourront plus emporter dans leur valise cabine des flocons dépassant 100 ml
- Tous les produits liquides doivent être sortis au contrôle de sécurité
- La Commission européenne explique cette décision par le fait que dans certains cas, au-delà d’une certaine quantité de liquide, les explosifs sont mal détectés
- Airports Council International Europe (ACI Europe) estime que cette évolution va entraîner de grandes contraintes opérationnelles.
À partir du 1ᵉʳ septembre 2024, un règlement de la Commission européenne, publié au Journal officiel mercredi 31 juillet, contraindra les voyageurs à ne plus emporter dans leur valise cabine des flocons dépassant 100 ml. Ils devront également sortir de leur sac ou bagage à main tous les contenants liquides. Le matériel électronique n’est pas concerné par cette mesure. Ce sera donc la fin d’une avancée pour les voyageurs, réalisée grâce à l’acquisition, par les aéroports, de nouveaux scanners de détection des explosifs (EDS Cabin) et qui avait été validée par l’Union européenne (UE) en décembre 2021.
La Commission européenne explique cette décision par le fait que, depuis la mise en marche de ces nouveaux scanners, « on a eu des remontées d’aéroports dans certains États membres, qui corroboraient ce que les Américains et les Britanniques avaient également constaté : dans certains cas, très rares, au-dessus d’une certaine quantité de liquide, ils détectent mal les explosifs ».
Au Royaume-Uni, c’est en juin 2024 que la décision d’interdire les flocons à 100 ml dans les bagages à main a été prise par le ministère des Transports. La mesure avait concerné six aéroports équipés de scanners en 3D. Pour la Commission européenne, cette décision a été prise en accord avec les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont également tiré les mêmes conclusions que Bruxelles. Ces restrictions seront, toutefois, temporaires, assure la Commission européenne, qui ne donne pas d’échéance.
La décision n’est pas du goût de l’association professionnelle des aéroports européens
Réagissant à l’annonce de la décision, l’Airports Council International Europe (ACI Europe), représentant des aéroports européens, estime que cette évolution va entraîner de grandes contraintes opérationnelles. L’ACI Europe explique que cette mesure induira un déploiement de personnel supplémentaire et une importante reconfiguration des points de contrôle de sécurité. L’association des aéroports européens déplore aussi la dévaluation causée à leur investissement, étant donné que le coût de ces nouveaux scanners est huit fois plus élevé que celui des anciens.
Olivier Jankovec, directeur général de l’ACI Europe, explique : « La sécurité n’est pas négociable. La sécurité n’étant pas négociable, tous les aéroports se conformeront pleinement à la nouvelle restriction. Il n’en reste pas moins que les aéroports qui ont été les premiers à adopter cette nouvelle technologie sont lourdement pénalisés, tant sur le plan opérationnel que financier ». Enfin, soucieuse de « la confiance que l’industrie peut accorder au système actuel de certification de l’UE », l’ACI Europe réclame une feuille de route portant les dates d’un retour à la normale.
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