Le gouvernement a décidé de se pencher sur le dossier des accidents de travail, en mettant en place un nouveau dispositif qui permettra non seulement de les réduire, mais aussi de gagner sur les indemnités des arrêts de travail.
L’exécutif prépare une « grande initiative » pour « mieux prévenir les accidents au travail » et « améliorer la qualité de vie au travail », déclarait Gabriel Attal lors de son passage, mercredi 27 mars sur le plateau de TF1. Le phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années. Et non seulement il fait trop de victimes, mais en plus, il coûterait une enveloppe assez conséquente à l’État. « On a trop d'accidents au travail en France, on a trop de Français qui meurent au travail », a-t-il déclaré.
Pour mieux appuyer ses dires, le Premier ministre a confié que les accidents de travail étaient à l’origine de « deux morts par jour » avant d’annoncer une rencontre élargie, « réunissant l'ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires pour qu'il y ait une grande initiative prise sur ce sujet ». Le Premier ministre a consacré une attention particulière « notamment à ceux qui ont les métiers les plus pénibles ».
Le locataire de Matignon suggérait un débat à la recherche d’un consensus, aussi minimal soit-il à concrétiser, dans un nouveau dispositif à mettre en place prochainement. Selon La Tribune, cette réunion se tiendra autour du 20 avril. L’objectif est à vrai dire double pour le gouvernement qui vise à réduire le nombre de victimes, mais également à faire des économies sur les indemnités consenties par l’État dans ce registre.
Réduire la prise en charge et rallonger le délai de carence
L'exécutif veut s'inspirer, selon la même source, « des préconisations présentées l'an dernier, lors des assises du travail, par Sophie Thiéry, la présidente de la commission travail et emploi du Cese, et Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault ».
Au menu : « renforcer la prévention » mais aussi profiter pour « réduire les dépenses liées aux indemnités journalières, qui représentent 16 milliards d'euros et augmentent de 6 % par an ». Pour ce faire, il serait question de « baisser la prise en charge des arrêts de travail », mais également de « rallonger le délai de carence, ce temps avant lequel la Sécurité sociale enclenche l'indemnisation ». Cette dernière mesure permettrait à l’État de réaliser des économies pouvant « aller jusqu'à 1 milliard d'euros par an ».
Sauf que les entreprises sont loin d’adhérer à une telle option, vu que ce sera aux employeurs d’assumer les remboursements de ces jours de carence supplémentaires, développe la même source. D’où cette réflexion qui serait engagée en coulisse par le gouvernement, dans le sillage des souhaits des patrons, pour une mise en place de « jours de carence dit "d'ordre public", c'est-à-dire sanctuarisés, que personne n'aurait le droit de venir compenser », révèle encore La Tribune. Mais gare à la réaction des salariés du privé qui seront alors les grands perdants, puisque les agents du public « n'ont qu'un seul jour de carence quand ils sont en arrêt maladie, mais celui-ci n'est jamais compensé ».