764 de salariés sont morts sur leur lieu de travail en 2024 : hausse inquiétante des accidents du travail en France

Le nombre d’accidents du travail a progressé en 2024 en France.

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Accidents du travail
Accidents du travail : une progression inquiétante de 5 % en 2024 avec 764 morts. Crédit : Canva | Econostrum.info

Le 24 novembre 2025, le rapport annuel de l’Assurance maladie a indiqué que 764 personnes sont mortes à la suite d’accidents du travail en France en 2024. Ce chiffre marque une augmentation par rapport à 2023, où 759 décès avaient été enregistrés.

Cependant, le rapport précise que ce bilan ne prend en compte que les salariés du secteur privé affiliés au régime général, et exclut les travailleurs agricoles, les fonctionnaires et les travailleurs indépendants non assurés. Le rapport annuel, publié à la mi-novembre, note que le nombre total de décès liés au travail en 2024, incluant les accidents de trajet et les maladies professionnelles, s’élève à 1 297. Sur ces décès, 318 sont dus à des accidents de trajet et 215 à des maladies professionnelles. Bien que la fréquence des accidents du travail ait diminué de 1,1 % en 2024 (soit 26,4 accidents pour 1 000 salariés), le nombre de décès reste préoccupant.

Hausse des maladies professionnelles et des accidents du travail chez les femmes

Une tendance inquiétante observée par le rapport est l’augmentation des accidents de travail chez les femmes. Depuis 2001, les accidents du travail ont progressé de 26 % chez les femmes, tandis que ceux chez les hommes ont diminué de 40 %. Le rapport souligne également une augmentation de 6,7 % des maladies professionnelles, avec une forte croissance des pathologies liées aux troubles musculosquelettiques (+6,6 %), à l’amiante (+8,5 %) et aux affections psychiques (+9 %). Le nombre de maladies professionnelles psychiques a doublé entre 2020 et 2024.

En outre, plus de 20 % des décès dus à un accident du travail surviennent dans l’année suivant la prise de poste. Cette proportion grimpe à plus de 50 % pour les salariés de moins de 25 ans. Cette donnée met en lumière la vulnérabilité des jeunes travailleurs et la nécessité de renforcer la prévention dès l’entrée dans le monde du travail.

Les chiffres fournis par l’Assurance maladie montrent une nette divergence entre les secteurs et les catégories professionnelles. Les accidents du travail continuent d’être plus fréquents dans certains secteurs à risque, comme le BTP, où les conditions de travail exposent davantage les salariés aux risques d’accidents graves.

Pour le député européen Anthony Smith, également inspecteur du travail, ce chiffre représente un « record ». Il a exprimé sur son compte X que « la non-comptabilisation est massive, notamment dans le secteur public et chez les travailleurs ubérisés ». Selon lui, la situation est le reflet de l’organisation du travail, qui, selon lui, privilégierait le profit au détriment de la sécurité et de la santé des travailleurs.

Le syndicat Solidaires a également réagi, pointant la précarité et la sous-traitance croissantes comme des éléments aggravants. Il a demandé le rétablissement des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), dont les prérogatives ont été réduites par les réformes récentes.

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