En 2022, l’absentéisme dans la fonction publique a connu une nette hausse, ce qui pousse le gouvernement à envisager d’augmenter le nombre de jours de carence pour les fonctionnaires.
Absentéisme : les arrêts maladie dans la fonction publique sont-ils réellement plus nombreux que dans le privé ?
Pour lutter contre l'absentéisme dans la fonction publique, le gouvernement souhaite augmenter le nombre de jours de carence pour les fonctionnaires. Pourtant, selon un rapport de l'IGF et de l'Igas, en plus d'être récent, le décrochage entre le public et le privé ne concernerait pas tous les fonctionnaires.
Pour réduire ses dépenses d'environ cinq milliards d'euros en 2025, le gouvernement veut revoir les règles des arrêts maladie dans la fonction publique. Pour justifier sa démarche, il évoque « une forte augmentation de l'absentéisme dans la fonction publique depuis une dizaine d'années ».
Le 27 octobre dernier, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a confirmé la volonté du gouvernement de réduire la prise en charge des arrêts maladie dans la fonction publique. « Aujourd'hui, les fonctionnaires sont absents en moyenne 14,5 jours par an, contre 11,6 jours pour les salariés du privé », a indiqué le ministre au Figaro.
Début décembre, l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait justement publié un rapport dans lequel on retrouve des chiffres similaires à ceux communiqués par le ministre de la fonction publique, à quelques détails près.
« L'année 2022 marque un décrochage entre les secteurs public et privé avec en moyenne 14,5 jours d'absence pour raison de santé dans l'année par agent public contre 11,7 jours par salarié du secteur privé », détaille le rapport. Toutefois, ce dernier met l'accent sur certains détails qui n'ont pas été évoqués par Guillaume Kasbarian.
Les raisons de la hausse des absences dans la fonction publique
En effet, le rapport de l'IGF et de l'Igas indique que le décalage entre le public et le privé en matière d'absentéisme ne date que de quelques années. Dans le détail, ce serait après 2020 que l'absentéisme des fonctionnaires serait devenu plus important que celui des salariés. Donc, « il convient de noter l'impact de la crise sanitaire », précise le rapport.
En plus d'être récent, le décalage ne concernerait pas tous les agents publics. D'après le rapport de l'IGF et de l'Igas, l'absentéisme est plus prononcé dans la fonction publique hospitalière. Dans les hôpitaux, Ehpad et autres établissements de santé, l'absentéisme était d'environ 18 jours par agent en 2022. Dans la fonction publique territoriale, l'absentéisme est également important, avec 17 jours d'absence par agent.
Or, pour la fonction publique d'État, l'absentéisme est proche de celui des salariés. En effet, le rapport indique que les ministres, enseignants et autres agents de la fonction publique d'État se sont absentés 11 jours en moyenne en 2022. Cette disparité est notamment expliquée par différence dans le profil des agents. Les secteurs où les facteurs de fragilité sont les plus nombreux (âge, maladies chroniques, etc.) sont ceux où l'absentéisme est le plus important.