Alors que le taux d’absentéisme dans la fonction publique avait connu une certaine stabilité en 2023, il a repris une tendance haussière en 2024 et les chiffres continuent de grimper. Une situation liée, en partie, à l’allongement de la durée des arrêts maladies.
En 2024, l’absentéisme a atteint 6,1 % dans la fonction publique, contre 5,1 % dans le secteur privé, selon le baromètre annuel de la société de courtage en assurance WTW, publié le 2 octobre. Celle-ci porte sur un total de 10 000 collectivités qui comptent un total de 258 000 employés. Bien que les arrêts courts de 1 à 10 jours soient en recul, les arrêts longs, qui représentent seulement 24 % des absences, concentrent plus de 80 % du volume total de jours d’absence.
Ce phénomène traduit une problématique liée à l’usure professionnelle, mais aussi à l’augmentation des risques psychosociaux tels que le stress, le burn-out, ou encore la surcharge de travail, qui affectent de plus en plus de fonctionnaires. Tous les agents publics ne sont pas touchés de la même manière par cette hausse de l’absentéisme.
En particulier, les agents de plus de 50 ans sont les plus concernés. Le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire dans cette tranche d’âge a atteint 7,4 %, contre 7 % en 2023, avec une durée moyenne d’absence de 41 jours.
Les grandes collectivités, principales victimes de l’absentéisme dans la fonction publique
L’absentéisme est également plus élevé dans les grandes collectivités que dans les petites. Selon WTW, la taille des grandes structures peut diluer le sentiment d’appartenance des agents, en particulier parmi les jeunes générations ou les nouveaux arrivants, ce qui rend les absences moins visibles et plus facilement acceptables.
« Dans un contexte d’allongement des carrières et de fortes contraintes budgétaires, les collectivités doivent faire de la prévention un pilier central de leur organisation afin de préserver la santé des agents et d’assurer la continuité du service public. », préconise Noémie Marciano, directrice assurance des personnes chez WTW en France, rapporte BFMTV
À l’inverse, dans les petites collectivités, l’impact immédiat d’une absence sur le service public et le lien direct avec les administrés incitent les agents à être plus retenus dans l’utilisation des arrêts maladie. D’autre part, le taux d’absentéisme lié aux accidents de travail, bien que stable à 1,4 % depuis 2019, présente une tendance inquiétante sur la durée des arrêts, qui a augmenté de 2 jours par rapport à 2023, atteignant une moyenne de 84 jours. Ce phénomène contribue à une charge financière et organisationnelle supplémentaire pour les collectivités.
