L'allocation aux adultes handicapés représente une aide capitale pour de nombreux Français, le nombre de bénéficiaires de l'AAH s'élevait à 1,25 million fin 2021 selon la Drees. Mais pour certains d'entre eux, toucher l'AAH est un véritable parcours du combattant.
En effet, ils sont plusieurs à s'être plaint auprès du site Capital. Pour un bon nombre d'entre eux, les délais d'attente pour recevoir l'allocation aux adultes handicapés sont tout simplement trop longs, « Un proche de mon père attend depuis neuf mois le versement de son AAH. J’ai contacté les responsables de son dossier qui m’ont annoncé des délais allant de 12 à 14 mois », a témoigné Luc auprès de Capital. Mais ce n'est pas tout, d'autres bénéficiaires ne savent plus vers qui se tourner pour leur demande d'AAH.
« La maison départementale des personnes handicapées de Paris (MDPH) a mis six mois à répondre à ma demande d’AAH... Alors que la décision administrative indiquait une transmission automatique à la CAF pour le versement, je me suis rendu compte au bout de plusieurs semaines que rien n'avait été fait. J'ai contacté la MDPH et la CAF qui se sont toutes les deux renvoyé la responsabilité, la MDPH m'assurant que le document avait été envoyé, la CAF qu'elle ne l'avait pas reçu », déplore John auprès de Capital.
Outre les délais, certains bénéficiaire pointent du doigt le manque cruel d'informations. D'ailleurs, certains d'entre eux expliquent être dans le flou total concernant les changements dans le montant de l'AAH qu'ils touchent. « J’ai eu l’outrecuidance de percevoir 43 euros d’intérêts sur un livret d’épargne et cela m’a supprimé mon complément de ressources. J'ai appelé à plusieurs reprises la Caisse d’allocations familiales, mais elle a refusé de prendre mon cas en considération », s'est indigné auprès de Capital, Marie, bénéficiaire du complément de ressources dont le versement est maintenu pendant 10 ans pour les personnes qui le touchaient avant sa suppression en 2019.
La Caf s'explique le calcul de l'AAH
De son côté, la Caf se défend en indiquant que « les revenus imposables issus de capitaux placés sont bien pris en compte dans la base ressources pour le calcul de l’AAH et donc, en fonction de leur montant, peuvent entraîner une perte de droit à l’AAH et au complément de ressources », a-t-elle précisé à Capital.
Sauf que voilà, Marie assure n'avoir jamais eu part de cette information. D'autres personnes en situation de handicap ne comprennent pas pourquoi elles n'ont pas accès à cette aide, et ce, malgré leur éligibilité. C'est d'ailleurs, le cas de Claire, qui a vu sa première demande être rejeté, « Je trouve ça honteux de ne pas aider des personnes comme moi », déplore-t-elle auprès Capital.