Fin janvier, le Premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé la fin de l'assurance spécifique de solidarité (ASS). Une décision du gouvernement qui n'est pas sans conséquence sur les bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) qui ont accès à l'ASS.
Gabriel Attal a annoncé la bascule prochaine des bénéficiaires de l'ASS vers le RSA. Sauf que voilà, à la différence de l'assurance spécifique de solidarité, le revenu de solidarité active n'est pas cumulable avec l'allocation aux adultes handicapés. En effet, le RSA prend en compte certaines ressources supplémentaires lors de son calcul, dont les aides aux logements, mais aussi l'AAH.
De plus, les plafonds de ressources exigés pour percevoir le RSA sont beaucoup plus bas que ceux de l'AAH. Alors que les seuils du RSA sont de 607 euros pour une personne célibataire et de 911 euros pour un couple, le montant de l'AAH est nettement supérieur avec 971 euros. Par conséquent, les bénéficiaires de l'AAH ne pourront pas percevoir également le RSA.
Par ailleurs, même si l'AAH et l'ASS ne sont plus cumulables depuis 2017, les bénéficiaires qui touchaient ces deux aides en même temps avant le 31 décembre 2016 ont bénéficié d'une dérogation qui leur permet de continuer de à les percevoir jusqu'en décembre 2026. Selon la Dress, le nombre de personnes en situation de handicap qui percevaient ces deux aides en fin d'année 2021 était estimé à plus de 21 000 bénéficiaires.
« Une perte de plus de 500 euros par mois » pour les allocataires de l'AAH
La bascule de l'ASS vers le RSA mettrait donc fin à cette dérogation plus vite que prévu. « Que vont devenir ces allocataires sachant qu’il n’est pas possible de cumuler AAH et RSA... C’est une perte de plus de 500 euros par mois », s’indigne Axelle Rousseau, coordinatrice du collectif Handicaps. « Nous voulons savoir s’ils ont pensé à ces personnes et ce qu’ils ont en tête pour elles. Pour le moment, nous sommes dans le flou », explique Axelle Rousseau. En plus des personnes en situation de handicap, la fin de l'ASS impacte également les seniors.
Sur les quelque 320 000 bénéficiaires de l'assurance spécifique de solidarité, près de 58 % sont âgés de plus de 50 ans, contre 18 % pour les moins de 40 ans, indique le site rapportsdeforce.fr. Car en plus du temps d'indemnisations du chômage qui a été réduit de 25 % pour les plus de 50 ans depuis février 2023, les pensions de retraite vont également être touchées par la bascule de l'ASS vers le RSA. Car si la première permet de cotiser des trimestres de retraite à hauteur d'un pour 50 jours d'indemnisation, la deuxième ne donne pas accès à cet avantage.
