Après plusieurs années de recul du taux de chômage en France, la fin de l'année 2023 devrait mettre un frein à cette tendance. Ce taux, qui était à son plus bas depuis quatre décennies, va connaître un inversement de courbe.
En effet, après les rapports peu reluisants sur la situation de l'emploi en France de la Banque de France et de l'Insee, c'est au tour de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) de noircir ses prévisions pour les mois à venir. Cette organisation prévoit que « la seconde moitié de l'année 2023, mais surtout l'année 2024 » connaissent un « retournement de la courbe du chômage ». Il est donc attendu que la dynamique de l'emploi qu'a connue la France depuis le premier mandat d'Emmanuel Macron prenne fin.
Les prévisions de l'OFCE, publiées ce mardi 17 octobre, indiquent qu'« au cours du premier semestre de l'année 2023, les créations d'emplois sont restées dynamiques (+172.000 emplois créés), mais un ralentissement s'est enclenché au deuxième trimestre ». Dans le même rapport, l'OFCE ajoute que « la seconde moitié de l'année 2023, mais surtout l'année 2024, seraient celles du retournement de la courbe du chômage, ce dernier passant de 7,2% actuellement à 7,9% à la fin de l'année prochaine dans un contexte de hausse marquée de la population active due à la mise en place de la réforme des retraites ».
La courbe du chômage s'inversera à fin 2023 et en 2024
Ledit observatoire estime que « la faible croissance de l'activité et le rattrapage partiel des pertes de productivité passées auraient raison du fort dynamisme de l'emploi observé ces dernières années ». La fin de l'année sera donc morose en matière d'emploi, selon l'OFCE, qui prévoit également la continuité de cette tendance en 2024.
L'année 2024 « serait l'année de la baisse de l'inflation (3,3% en moyenne annuelle et 2,3% en glissement annuel en fin d'année), mais la croissance resterait modeste (0,8%) en raison de la pleine matérialisation des effets des hausses des taux d'intérêt directeurs », avertit l'OFCE. Selon son évaluation, « l'effet de la politique monétaire amputerait la croissance du PIB de -0,9 point en 2024 (après -0,4 point en 2023) ». Des chiffres qui ne s'accordent pas avec ceux du gouvernement, qui table sur 1,4% de croissance du produit intérieur brut, alors que la Banque de France prévoit 0,9%.
Par ailleurs, « malgré la réduction des mesures budgétaires exceptionnelles, le déficit public resterait à 4,8% du PIB en 2023 et 2024 en raison principalement d'une croissance atone qui pèserait sur les rentrées fiscales », prévient l'OFCE, estimant que la croissance mondiale ralentira, en passant de 3,2% en 2022 à 2,3% en 2024. Ce recul « se traduira par une augmentation du taux de chômage dans la plupart des pays industrialisés », conclut l'organisation.