Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe a massivement réorienté ses approvisionnements en gaz naturel. Ainsi, la part du marché du gaz russe est passé de 40 % à 9 %. Cela représente un grand déficit d'approvisionnement et des craintes de crise énergétique.
La France fait partie de ces pays très dépendants du gaz russe. Elle a certes multiplié les sources d'approvisionnement en gaz, mais le manque de livraison est suspendu comme une épée de Damoclès sur l'Hexagone. Pour parer toute crise, la France s'est orientée vers certains pays dits sûrs. L'Algérie a multiplié par deux ses livraisons à la France. Les États-Unis et le Nigéria ont également augmenté les quantités de gaz livrées.
Toutefois, les analystes ne sont pas rassurés. Ils tablent sur une tension sur le gaz jusqu'en 2030. La France a donc pris le taureau par les cornes. La compagnie française TotalEnergies a signé avec le Qatar, ce mercredi 11 octobre, deux accords permettant d'approvisionner la France en gaz naturel liquéfié (GNL) sur 27 ans. « Des filiales de QatarEnergy et de TotalEnergies ont signé deux accords de vente et d'achat pour fournir jusqu'à 3,5 millions de tonnes par an de GNL du Qatar à la France », a donc annoncé QatarEnergy dans un communiqué.
La France va passer un hiver serein, pas de pénurie de gaz !
Ces livraisons ne débuteront qu'en 2026. Le gaz exporté en France devra provenir des projets North Field East (NFE) et North field South (NFS), dans lesquels TotalEnergies détient respectivement des parts de 6,25 % et 9,375 %, a indiqué QatarEnergy.
Le ministre qatari de l'Énergie et PDG de QatarEnergy, Saad Sherida Al-Kaabi, affirme dans le même communiqué que ces deux accords « démontrent notre engagement continu envers les marchés européens en général et le marché français en particulier, contribuant ainsi à la sécurité énergétique de la France ».
Le Qatar vient donc à la rescousse de la France en ce qui concerne son approvisionnement en gaz. En signant ces deux contrats, le pays s'assure une grande quantité de gaz qui peut le mettre à l'abri des changements géostratégiques et des conséquences des conflits dans le monde. Ainsi, la France se libère petit à petit de sa dépendance au gaz russe.
Il faut dire que la France devrait passer un hiver serein, car les stocks sont bien remplis, les approvisionnements renforcés et la consommation de gaz des Français est en baisse. C'est ce qu'ont affirmé les gestionnaires du réseau de transport de gaz, GRTgaz et Teréga. Ces anticipations n’excluent cependant pas de possibles tensions dans le cas où le froid venait à s’attarder après la fin de l’hiver.